Les carnets de PiPhie

 

Mourioche


(Source : http://www.100000-reves.com/ )



Le Mourioche, voleur et malicieux, est un esprit diablotin issu du folklore breton, cornu et bossu, affublé d'un habit de bouffon. 
D'une quarantaine de centimètres de haut, le Mourioche est malveillant et déteste tout le monde. C'est un "changeur de peau", il peut donc prendre de multipes apparences pour abuser ses victimes. Il peut aussi se rendre invisible ce qui est pratique pour jouer des tours. Alors s'il se joue de vous inlassablement, se changeant en animal disproportionné, s'envolant, disparaissant et ricanant jusqu'à vous faire perdre la tête, hurlez Mourioche, Mourioche, le diab' t'écorche pour qu'il cesse.
Il n'a pas de domicile fixe. L'été, il vit souvent dans les bois, dans des terriers ou des nids de corbeaux. L'hiver, il se rapproche de la chaleur des maisons et n'hésite pas à squatter une écurie ou une grange à foin.
Animé par la vengeance et la perfidie, le Mourioche garde au fond de son cœur les traces d'un amour interdit qui l'exila loin de sa belle. La légende dit que cet ancien bouffon de cour fut banni du royaume des eaux pour avoir forcé l'amour de la jeune cadette du roi des mers. La colère du roi fut à la hauteur de la puissance du philtre préparé par l'apprenti sorcier. Condamné à mort par décapitation, ce n'est que par la magie du sorcier qui l'avait initié aux sciences occultes qu'il parvint à prendre la fuite. L'exil et la magie noire changèrent ce nain ordinaire en un lutin fantasque et cruel. L'âme en peine, il erre aujourd'hui sur les terres bretonnes.

Mermecolion


(Source : https://l-encyclopedie-fantastique.blog4ever.com/ )



Le mermecolion, également appelé fourmi myrmidon, formicoleon ou myrmécoléo est une créature chimérique possédant la tête d’un lion et le corps d’une fourmi. Évoqué d'après une interprétation de la Septante, traduction latine de la Bible, il a donné naissance à une série de descriptions dans les bestiaires médiévaux où la partie lion de son corps, carnivore, mange de la viande que la fourmi, herbivore, ne peut digérer, et condamne cet étrange hybride à mourir de faim. Le mot "mermecolion" et ses différentes variations viendraient d'une mauvaise traduction de la Septante.
Gros comme un chien, le mermecolion possède un corps de fourmi noire et une tête de lion aux dents noires.
Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle, relate : "En traversant une zone clairsemée de bois et de prairies, nous rencontrâmes le mermecolion, créature hybride merveilleuse, mi-lion, mi-fourmi. Cette espèce naquit de la semence du lion tombée à terre et ayant imprégné les œufs de fourmis." Cette description aurait été reprise du Mahabharata, texte en sanskrit qui, selon la légende, aurait été écrit par Ganesh il y a 4200 ans.
Un manuscrit du Xe siècle, le récit des voyages de Gervais de Tilbury puis le Bestiaire divin de Guillaume le Clerc de Normandie viennent s’ajouter aux rares écrits décrivant le mermecolion. Selon Gervais de Tilbury, "le physiologue traite du fourmi-lion ; le père a la forme de lion, la mère de fourmi ; le père se nourrit de viande, et la mère d'herbes ; et ceux-ci engendrent le fourmi-lion, qui est mélange des deux et qui ressemble aux deux, car la partie antérieure est de lion, la postérieure de fourmi. Ainsi constitué, il ne peut pas manger de viande, comme le père, ni d'herbe, comme la mère ; par conséquent, il meurt." Il ajoute que le mermecolion naît sur une île de la mer Rouge. Ces fourmis myrmidons sont de la taille d’un petit chien, elles ont le corps et les dents noires, six pattes avec le milieu du corps comme celui d’une langouste. Chercheuses d’or, elles dévorent quiconque s’approche à leur portée et "sont si rapides qu’elles semblent voler".

Makara


(Source Par Fotograf / Photographer: Heinrich Damm (User:Hdamm, Hdamm at de.wikipedia.org) — Photographie personnelle, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2436612)



Le makara est un animal aquatique du bestiaire mythologique de l'Inde. Il s'agit d'une créature ayant à la fois une trompe d'éléphant plus ou moins grande, la denture du crocodile et une queue de poisson. Les représentations varient parfois, mais il s'agit toujours d'une chimère moitié animaux terrestres moitié animaux aquatiques. Sa tête peut par exemple être représentée munie d'une crinière de cheval, parfois remplacée par des éléments végétaux, il peut avoir les oreilles d'un animal terrestre comme le sanglier. Son corps peut ressembler à celui d'un poisson à peau écaillée, d'un serpent, d'un crocodile, d'un dragon ou même d'un éléphant de mer. Sa queue ressemble en général à celle d'un poisson mais peut parfois être remplacée par une composition végétale.
Sa bouche est toujours largement béante avec deux mâchoires munies d'une denture de crocodile ou d'hippopotame. Souvent on observe deux défenses pointues sortant de la mâchoire supérieure et se dirigeant vers le haut. Dans certaines représentations, sa bouche grande ouverte crache des éléments végétaux, des rangées de perles, ou même un monstre proche du lion ou des serpents nagas.
On trouve des représentations de makara à la fois dans le contexte bouddhique et hindou. Les plus anciennes sont sans doute celles des bas-reliefs de Lomas-Rishi (Grottes de Barabar, grottes artificielles en Inde du IIIe siècle av. J.-C.) ou des balustrades de stûpa, structures architecturales bouddhistes, telles celles de Bharhut (IIe siècle av. J.-C.). La forme du makara va subir une évolution stylistique et iconographique, si bien que les animaux le constituant vont devenir de moins en moins reconnaissables. Les représentations de makara se sont répandues en Asie du Sud-Est parallèlement à l'expansion de la culture indienne dans cette région. On trouve les makaras comme des éléments décoratifs (statues, bas-reliefs et haut-reliefs) des entrées des temples et les lieux sacrés de l'hindouisme et du bouddhisme : sur les côtés des rampes et des escaliers ; à l'angle des toits des temples ; comme une bouche du conduit du drainage des eaux de pluie...
Le makara est considéré comme une créature propice liée à la fécondité. Il est également la monture ou vâhana de la déesse du Gange, Gangâ, ainsi que celle du dieu des eaux, Varuna. En astrologie, le makara correspond au signe du capricorne.

Lindworm


(Source : https://hedendom.tumblr.com/)



Les lindworm, appelés aussi lindorm (surtout en Norvège), lindwurm (en Allemagne), linnorm (exclusivement en Scandinavie), et dreki ("dragon") ou ormr ("serpent") à l'époque viking, sont des créatures imaginaires issues en majorité du folklore et de la mythologie montagnarde d'Europe centrale et de Scandinavie.
Les légendes racontent que ces créatures sont à mi-chemin entre le dragon et le serpent. Il s'agit donc de reptiles de taille variable, possédant des pattes (le plus souvent seulement deux, mais parfois quatre) et une tête unique (contrairement à l'hydre), mais à l'inverse du dragon, les lindworm sont dépourvus d'ailes. En général, ces êtres sont censés hanter les cimetières et les églises et se nourrir exclusivement de cadavres humains, ou errer dans les vallées, près des fermes pour consommer impunément le bétail. Ces reptiles ne sont pas toujours considérés comme aussi dangereux que des dragons, mais les créatures observées sont toujours dites extrêmement répugnantes. Tout comme le serpent et le dragon, le lindworm est souvent un personnage chtonien, qui vit sous terre et entretient une relation étroite avec cet élément. Il arrive aussi que les lindworms évoluent dans l'eau et soient assimilés à des serpents de mer. Mais, contrairement au dragon, ils ne sont pas très liés à l'air, puisqu'ils sont souvent dépourvus d'ailes.
Pour les européens médiévaux christianisés, les lindworm représentaient des fléaux tels que la guerre ou la peste. Mais, malgré les défauts qu'on leur prêtait, on pensait encore au Moyen Âge, tout comme à l'époque païenne, que posséder la peau d'un lindworm octroyait de bien meilleures connaissances en médecine et en la nature. Cette croyance puisait sa source dans la symbolique du serpent (les mues du serpent et du lindworm étaient considérées comme un symbole de renaissance dans un grand nombre de cultures). Les dragons censés être sculptés sur les drakkars étaient appelés dreki en vieux norrois. Ce mot était utilisé pour décrire les dragons et les lindworm avant l'apparition de termes plus précis. En Suède et au Danemark, ou le mot lind signifie tilleul, les lindworm sont sculptés sur ces arbres auxquels ils sont dédiés pour les protéger. Les serpents-dragons sont souvent dédiés aux forges, et de nombreuses légendes parlent de serpents-dragons possédant une épée extraordinaire. Croiser la route du whiteworm était un présage de chance exceptionnel.

Graoully


(Source : photo personnelle prise au château du Haut-Koenigsbourg)



Le Graoully est un animal mythique à l'apparence d'un dragon qui aurait vécu dans l'arène de l'amphithéâtre de Metz au IIIe siècle. Il planait sur la ville de Metz comme un oiseau de malheur, semant l’épouvante et la terreur, choisissant ses proies parmi les habitants qui n’avaient pas eu le temps de courir à l’abri à son approche. Rien ne l’effrayait, sauf l’eau dont il ne s’approchait jamais. Le nom Graoully viendrait de l'allemand "graulich" qui veut dire "macabre".
Le Graoully avait l'allure d'un dragon aux petites pattes, dont le corps était recouvert d'écailles brillantes et tranchantes qu'aucune arme ne pouvait percer, et ses ailes étaient assez immenses pour lui permettre de se déplacer dans les airs bien mieux que sur terre.
Mais un jour, alors que Saint Clément, qui était évêque de Metz, prêchait contre les croyances païennes du nord de la Gaule sur la place publique, un légionnaire le mit au défi : "Puisque tu peux faire des miracles, débarrasse-nous du Graoully !". En effet, Saint Clément avait plusieurs miracles à son actif, dont la résurrection de la fille d'un gouverneur romain.
Il se rendit à l’amphithéâtre sans craindre tous les autres reptiles qui vivaient là. Lorsque le Graoully s’apprêta à fondre sur lui, le saint l’arrêta d’un regard et d’un geste de la main. Le monstre hésita, c’est la seconde qu’il fallut à Saint Clément pour défaire sa toge de dessus sa tunique, et la serrer autour du cou de la bête. Les pattes trop courtes du Graoully l’empêchèrent de déchirer le vêtement. Mis à terre et privé de ses défenses, il fut à la merci de Clément, qui le traîna jusqu’à la Seille et l’y noya. Revenu en ville, les habitants de Metz lui firent un triomphe. La ville prospéra, et plus jamais on ne vit de monstre à Metz.
Cette légende représentait la destruction des religions païennes par le christianisme. La première version de la légende de Saint Clément aurait été écrite vers le Xe siècle. Elle aurait ensuite évolué jusqu'au XVIe siècle. Entre le XIIe siècle et la Révolution française, la légende de saint Clément était commémorée par une procession à la Saint-Marc. L'effigie du Graoully, sous la forme d’un dragon, était promenée dans toute la ville avant d’être fouettée par les enfants.
On peut aujourd’hui voir le Graoully représenté dans la crypte de la Cathédrale Saint-Étienne de Metz. Il figure aussi sur les blasons de clubs sportifs et d'écoles de Metz. On trouve de manière quasi permanente une effigie du Graoully suspendue au-dessus de la rue Taison, non loin de la cathédrale. On retrouve également une représentation du Graoully sur une maison de la rue de la Marne à Sarrebourg et dans une salle du château du Haut-Kœnigsbourg.

Baba Yaga


(Source : https://hedgespoken.wordpress.com/)



La Baba Yaga (ou Jezibaba) est un célèbre personnage des légendes slaves qui apparait souvent dans de nombreux contes russes ou polonais. C'est la figure féminine surnaturelle la plus fréquente du conte russe.
En général elle est décrite comme une vieille sorcière mais dans quelques récits elle apparait aussi comme une jeune et belle femme. Dans les versions originales du conte, elle est mal coiffée et ne porte jamais de foulard, ce qui était autrefois considéré comme scandaleux par les paysans russes. Une des jambes de Baba Yaga est entièrement en os, sans chair, et elle se déplace en volant dans un mortier magique tout en s'aidant de son balai comme d'une pagaie.
Elle vit dans une maison sans fenêtre dans les tréfonds de la forêt. Cette maison est perchée sur des pattes de poulet, ce qui lui permet de tourner. La clôture qui entoure son logis est faite d'ossements humains, et des crânes dont les orbites brillent dans la nuit lui servent d'éclairage. Son portail est fermé avec des mains, et une bouche pleine de dents acérées sert de cadenas. Quand un visiteur entre dans sa cabane, Baba Yaga lui demande s'il est venu de son plein gré ou s'il a été envoyé.
Dans la plupart de ces contes, Baba Yaga est représentée comme une vieille femme affreuse et cruelle, une ogresse qui mange des êtres humains, surtout des enfants. Ainsi, dans un conte bien connu des enfants russes, elle envoie des oies enlever un petit garçon. Baba Yaga veut le manger, mais sa sœur arrive à temps et le sauve, aidée par un pommier, un fourneau et une rivière. Dans les contes, le cannibalisme de Baba Yaga est latent puisque ses victimes parviennent toujours à s'échapper. 
Plus rarement, dans d’autres récits, Baba Yaga aide le héros, en général un jeune homme fort et beau, en lui donnant des conseils et en lui offrant son hospitalité et parfois des objets aux pouvoirs magiques. 
Baba Yaga peut tour à tour être ravisseuse, combattante, donatrice, gardienne du royaume des morts, maîtresse de la forêt et des bêtes sauvages.
Baba Yaga est maintenant une figure connue des arts, de la littérature, de la bande dessinée, du cinéma et des jeux de rôles.
En Russie, on menace les enfants qui refusent de manger d’appeler Baba Yaga : "si tu ne manges pas, elle te mangera".
 
 



Créer un site
Créer un site