Les carnets de PiPhie

 

Lamina


(Source : https://leire-p.blogspot.com/)



Lamina est le terme basque désignant un être fantastique de la mythologie basque. Il s'agit d'un esprit de la nature, d'un génie d'apparence essentiellement humaine. On utilise le plus souvent le pluriel laminak car ces esprits sont souvent envisagés en collectif. La description, le sexe et l'appellation même des laminak varient selon les légendes et selon les régions. Le plus souvent, les laminak sont dépeints soit comme des lutins mâles, soit comme des femmes de taille normale dont le bas du corps est pourvu de caractéristiques animales (pieds palmés, pattes de poules, sabots de chèvre ou queue de poisson) et avec de longs cheveux lui descendant librement jusque la taille. Dans les régions côtières, elle est représentée comme une sirène.
Créatures essentiellement nocturnes ne supportant pas le soleil, les laminak vivent sous terre, dans des grottes ou auprès des sources et des ruisseaux. Les récits et contes sur les laminak forment une partie importante du corpus de légendes basques. De nombreux lieux au Pays basque, autant du côté français qu'espagnol, leur doivent leur nom et la construction de plusieurs ponts, églises ou autres bâtiments leur est attribuée.
Les laminak travaillent la nuit. Ce sont des ouvriers doués et infatigables. Les femmes laminak excellent en tant que filandières. Elles cousent et filent avec le fuseau et la quenouille. On attribue aux laminak de fabuleux talents de bâtisseurs. Plusieurs récits décrivent comment ils construisirent en l'espace d'une seule nuit un édifice comme un pont, des maisons, un moulin ou une église. La légende du pont de Licq est célèbre. Une version raconte que les laminak avaient passé un marché avec les gens du village. Ils construiraient le pont et, en échange, ils recevraient la plus belle fille de Licq. Au moment précis où les laminak allaient poser la dernière pierre, l'amoureux de la belle les dupa en faisant chanter un coq ; croyant le jour venu, les laminak lâchèrent la pierre et se sauvèrent en toute hâte. Le bloc ne put jamais être remis en place par les villageois et il resta un trou.
Le thème de l’or est fréquemment associé aux laminak. Ils gardent des trésors dans certaines de leurs grottes. Les femmes laminak sont souvent décrites en train de peigner leur longue chevelure, auprès d'une source ou à l’entrée de leur maison, à l’aide d’un peigne d'or. Elles ont parfois une chevelure blonde comparée explicitement à l'or ou des vêtements dorés. Le thème revient plusieurs fois sous la forme du vol du peigne d’or ou de cadeaux d'or faits par les laminak.
Ainsi une légende illustrant cet asoect est la suivante. Un jour, une lamina de la caverne d'Akelarre, près de Zugarramurdi, est sur le point d'accoucher. Son époux se rend à la ferme Lekuberri pour chercher une sage-femme. La maîtresse de maison l'accompagne à la caverne. En signe de gratitude, les laminak lui font don d'une quenouille et d'un fuseau en or mais elle ne devra pas regarder en arrière tant qu'elle n'aura pas franchi le seuil de sa maison. Pendant le trajet de retour, la femme entend de grands bruits mais elle a la présence d'esprit de ne pas se retourner. Sur le pas de sa porte, la curiosité est plus forte et elle regarde. Comme elle avait quand même un pied dedans, seule la moitié de ses cadeaux lui est enlevée.
En général, l'attitude des laminak à l'égard des hommes est ambiguë et peut varier du meilleur au pire, depuis une grande sympathie (abri offert ou don spontané) jusqu’à une forte malignité (rapt de jeunes filles) en passant par des attitudes intermédiaires de vengeance justifiée, de pactes ou d’échanges de services.

Liéchi


(Source : https://creatures-fantastiques.fandom.com/)



Le liéchi est, dans la mythologie slave, un esprit de la forêt et des arbres. Il est le gardien de la forêt et de ses habitants. Parfois, on le surnomme le tsar des forêts, il a ses propres sujets et ses subordonnés veillent sur chacun des secteurs de la forêt. En tant que souverain des bois, il surveille le gibier et les bêtes sauvages, régissant ainsi le rapport entre les animaux et les hommes. Il compte les proies abattues. Les chasseurs doivent passer un pacte avec le liéchi afin de ne jamais rentrer bredouilles. Il punit ceux qui ont chassé par caprice, c’est un sacrilège ; de ce fait, il s’attaque à leur bétail en leur envoyant des loups. Il peut aussi tuer ceux qui dépassent leur quota de gibier.
Le liéchi a une apparence humaine, mais il n'a pas d'ombre et a le pouvoir de se faire aussi petit qu'une souris ou aussi grand qu'un arbre. Sa peau est bleue comme son sang, sa barbe et ses cheveux sont faits de mousse, et ses vêtements de fourrure. Il est capable de se transformer en n'importe quel animal ou n'importe quelle plante de la forêt et peut apparaître et disparaître à sa guise. Tous les animaux lui obéissent. Chaque 17 octobre, il entre dans une sorte d'hibernation, disparaissant de la forêt jusqu'au printemps suivant.
Il n’y a qu’un liéchi dans chaque forêt, ils aiment la vie solitaire ; mais, de temps en temps, ils leur arrivent de jouer aux cartes entre voisins. Ainsi, lorsqu’un liéchi perd, des animaux migrent d’un bois à l’autre.
Le liéchi aime égarer les voyageurs et les chasseurs dans la forêt. Cependant, il est possible de s'attirer ses faveurs en respectant la forêt. De même, il sera très content si on lui laisse un cadeau sur une souche, par exemple un oeuf, en particulier un œuf rouge, ou une tranche de pain saupoudrée de sel.
Il vole parfois en bordure de forêt des nouveau-nés ou de jeunes enfants, et enlève même des jeunes femmes à l'occasion. On peut se prémunir contre ses méfaits en faisant le signe de croix, en prononçant une incantation, en retournant ses vêtements (et en mettant son pied droit dans son soulier gauche) ou en rebroussant chemin hors de la forêt.

Lémure


(Source : https://www.mortalarrow.com/)



Les lémures sont des spectres bienfaisants issus des croyances de l'antiquité romaine.
La mythologie romaine assimile les lémures aux âmes damnées d'hommes et de femmes ne pouvant trouver le repos car ils ont connu une mort tragique ou particulièrement violente. Ils viennent souvent hanter les demeures des vivants. Pour les mettre en fuite (car leur révocation n'est pas possible), le peuple romain célébrait la fête dite de Lémuria les 9, 11 et 13 mai. Des fèves noires étaient ainsi jetées par-dessus l'épaule gauche de chaque père de famille dans chaque foyer. Les croyances rapportent que les fèves représentent la nourriture des morts. Cette pratique vise à apaiser d'éventuelles apparitions pour épargner les vivants.
Ensuite afin de précipiter leur déroute, on frappait de grands vases d'airain toute la nuit durant.
Pendant la célébration, les mariages étaient interdits et tous les temples étaient condamnés.
Les lémures se divisaient en lares et en larves. Cela dépendait de ce que l'âme avait été avant sa mort. Celles des bons devenaient des lares, des génies bienfaisants protecteurs des familles et du foyer. Celles des méchants revenaient sur la Terre sous forme de spectre hideux pour épouvanter les vivants, on leur donnait le nom de larves.
Parfois cependant, les mots larves et lémures s'employaient indifféremment l'un pour l'autre.

Leprechaun


(Source : https://www.l-irlandais.fr/)



Un leprechaun est une créature humanoïde imaginaire issue du folklore irlandais. Il est souvent représenté sous forme d'un vieil homme de petite taille avec une barbe, coiffé d'un chapeau et vêtu de rouge ou de vert. Le leprechaun est une créature solitaire qui passerait son temps à fabriquer des chaussures, commettre des farces et compter ses pièces d'or qu'il conserve dans un chaudron caché au pied d'un arc-en-ciel. Si jamais il se fait capturer, il peut exaucer trois voeux en échange de sa libération.
Le leprechaun trouve son origine dans la mythologie irlandaise du Moyen-Age. Il apparait dans le "Lebor Gabala Erenn" (plus connu en anglais sous le nom de "The Book of Invasions"), un recueil de l'époque racontant l'histoire irlandaise de la création du monde jusqu'au Moyen-Age. On y dit que les leprechauns seraient les descendants des Tuatha Dé Dannan, un peuple de créatures fantastiques qui auraient tenté de conquérir l'Irlande, avec l'aide de druides aux puissants pouvoirs magiques. Vaincus par le peuple gaélique, un accord de paix fut trouvé : les gaéliques obtinrent de régner sur la planète, accordant toutefois aux Tuatha Dé Dannan de régner dans ce qu’ils appelèrent la partie "enfouie du Monde", autrement dit des endroits cachés, en forêt, sous terre. La légende veut qu'ils y vivent toujours.
L'archétype moderne du leprechaun est un vieillard barbu roux de petite taille (environ 90 cm) qui habite au pied d'un arc-en-ciel où il cache un pot ou un chaudron rempli d'or. Il est généralement habillé de vert, avec un tablier de cordonnier (leigh bhrogan en gaélique irlandais), un chapeau haut de forme, des chaussures à boucles, et il porte un trèfle à quatre feuilles. On dit aussi qu'il est très sarcastique, sournois, bougon, radin et qu'il n'aime pas que les étrangers viennent le déranger. Il aurait d'ailleurs créé l'arc-en-ciel pour que personne ne puisse le voir et trouver son fameux trésor. Il abuse souvent du dudeens (une liqueur de sa fabrication proche du whiskey) et de sa pipe qui lui permet de fumer on ne sait quelle herbe nauséabonde. Malgré son avidité, le leprechaun saurait néanmoins être reconnaissant et n’hésite pas à offrir de son whiskey fait maison aux personnes qui se montrent généreuses avec lui.
Le leprechaun est maintenant un personnage important du folklore irlandais et fait partie des symboles culturels du pays avec le trèfle, Saint-Patrick, la harpe et le mouton. Il est notamment très présent lors de la fête de Saint-Patrick le 17 mars, pendant laquelle de nombreux irlandais aiment à se travestir en leprechaun. Pour l'anecdote, dans le film Harry Potter et la Coupe de feu, l'équipe nationale irlandaise de quidditch annonce son arrivée en fabriquant dans le ciel un immense leprechaun en fumée qui se met à danser.

Saint Patrick


(Source : https://www.breizh-info.com/)



Patrick d'Irlande, ou Saint Patrick, est un saint chrétien fêté le 17 mars. Il est considéré comme l'évangélisateur de l'Irlande et comme le fondateur du christianisme irlandais. Il prend sa place ici car il est associé à de nombreuses légendes qui se mêlent à la vérité historique.
D'origine britto-romaine, Maewyn Succat serait né en Ecosse vers 385 et aurait été enlevé par des pirates à l'âge de 16 ans puis vendu comme esclave en Irlande. Durant ses six années de captivité (dans une cage la nuit), près du bois de Fochoill (dans le comté de Mayo, sur la côte ouest de l'Irlande) selon la tradition, il aurait été berger pour le compte d'un chef de clan irlandais. Peu religieux avant sa capture, il découvre la religion chrétienne dont il devient vite un fervent pratiquant. Après avoir fait un rêve dans lequel il rencontre Dieu, il s’échappe et s’enfuit en Angleterre où il devient prêtre.
Il séjourne en Gaule, étudie la théologie, et devient évêque sous le nom de Patrick. A la demande du pape Célestin en 432, il se rend alors en Irlande pour l'évangéliser. En 441, c’est à partir du Croagh Patrick (764 mètres), la montage désormais sainte de l’Irlande du côté de Westport, qu’il débute son évangélisation et qu’il commence à être adulé par les Irlandais, qui l’admirent. Il aurait entamé sur cette montagne un jeune de 40 jours et de 40 nuits, pendant lequel il a construit la petite église que les plus courageux viennent encore découvrir aujourd’hui, parfois après avoir gravi pieds nus la montagne durant ce pèlerinage. Au Rock de Cashel, lors d'un sermon, il montre une feuille de trèfle : "Voilà la figure de la Trinité sainte". Les figures de triades étaient familières à la religion celtique : le trèfle deviendra ainsi le symbole de l'Irlande.
Patrick sillonne toute l'Irlande prêchant, enseignant, construisant trois monastères: Armagh, Damnach-Padraig et Sabhal-Padraig. Ces monastères couvrirent à leur tour toute l'Irlande de centaines de prieurés avec des écoles, permettant aux moines de recueillir par écrit les monuments de la riche tradition littéraire orale de l'Irlande païenne, son histoire, sa mythologie, sa législation, ses généalogies, ses épopées, sa musique.
La tradition populaire raconte que c'est par sa bénédiction que tous les serpents ont été chassés du pays, une légende qui symbolise plutôt le triomphe du catholicisme sur les païens, puisqu’il n’y aurait jamais eu de serpents en Irlande.
Patrick d'Irlande est mort le 17 mars 461 à plus de 70 ans.
Au XVIIe siècle, l'Eglise Catholique reconnait la Saint-Patrick comme une fête religieuse. La fête a toujours lieu pendant le Carême. Il est de tradition pour certains chrétiens observant un jeûne pour le Carême de le rompre pendant la journée de la Saint-Patrick. Mais ce n'est que bien plus tard que cette fête deviendra patriotique et populaire. Le 17 mars est déclaré férié en Irlande dès 1903 par un acte du parlement britannique. Depuis l'indépendance de l'Irlande en 1921, la fête est devenue l'un des piliers de l'identité nationale. Contrairement à une croyance répandue, il ne s'agit cependant pas de la fête nationale irlandaise, le pays n'ayant pas de fête nationale proprement dite. Suivant la tradition de procession religieuse, et dans un pays très pratiquant, le gouvernement d'Irlande organise la première parade de la Saint-Patrick à Dublin en 1931.
Aujourd’hui, une parade géante est organisée à Dublin, mais tout le pays célèbre cette fête, et pas que, puisque les Etats-Unis, le Canada ou encore l’Australie organisent des festivités particulièrement importantes en raison de l’importance de la diaspora irlandaise dans ces contrées. Contrairement à la croyance d’ailleurs, la fête de la Saint-Patrick la plus importante n’est pas à Dublin, mais à New York (défilé de 150 000 personnes) et à Boston, aux Etats-Unis, même si désormais, les Irlandais de Boston ne représentent plus que 16% des habitants de la cité (contre plus de 50% en 1900). De part sa proximité, sa cousinade avec l’Irlande, la Bretagne fête bien entendu la Saint-Patrick, tout comme l’Ecosse, l’Irlande ou le Pays de Galles. Mais cette fête tend à se développer un peu partout, même si bien souvent, les fêtards n’ont qu’en tête l’image de la Guinness et du Leprechaun, ce lutin irlandais à la barbe rousse vêtu de rouge ou de vert, déguisement préféré des petits et des grands le temps d’une journée.

Karnabo


(Source : https://abookofcreatures.com/)



Le karnabo est une créature du folklore des Ardennes. Il est né de l'union d'un bohémien un peu sorcier et d'une vieille goule, autrement dit une vieille et immonde sorcière baveuse, de 67 ans. Il vit sur le plateau de Rocroi, dans la région de Regniowez ainsi qu'à Rimogne, connue pour ses exploitation ardoisières au XVIIIe siècle, communes des Ardennes française, en région Grand Est, à la frontière franco-belge.
Le karnabo vivrait dans les cavités creusées par l'homme, les ardoisières. Il est particulièrement laid. Une trompe ridicule de laquelle il sort son sifflement strident paralyse d'effroi ses victimes. Il possède des yeux jaunes de serpent et une peau sombre et rugueuse à l'image des parois de ces ardoisières plongeant dans les entrailles de la terre.
La légende raconte qu'autrefois, une jeune fille lavandière, dont la mère était malade (selon sa grand mère, seul un monstre, le karnabo, pouvait la guérir) décida de se rendre dans l'ardoisière où vivait le karnabo. La jeune fille se mit à la recherche de la cachette du monstre lorsqu'elle entendit un sifflement au bord de l'eau. Il n'y avait aucun autre bruit, elle remarqua qu'il n'y avait pas d'animaux aux alentours. Soudain le karnabo apparut et la jeune fille s'évanouit tant il était laid. Le Karnabo l'a probablement emmenée dans sa demeure pensant trouver compagnie. Depuis ce jour, personne ne l'a revue et l'entrée du souterrain a été murée. Cependant, certains prétendent que, par temps d'orage, on entendrait parfois encore le terrible sifflement du karnabo et les gémissements d'une jeune fille.
 
 



Créer un site
Créer un site