
(Source :
https://www.pinterest.fr/ )

Une fée est un être légendaire, généralement décrit comme anthropomorphe et féminin, souvent muni d'ailes diaphanes, d'une grande beauté, capable de conférer des dons aux nouveau-nés, de voler dans les airs, de lancer des sorts et d'influencer le futur. L'idée que l'Homme se fait des fées varie selon les cultures et les pays : revenantes, anges déchus, élémentaires ou même humaines, minuscules ou immenses, toutes sont étroitement liées aux forces de la nature et au concept de monde parallèle.
Issues des croyances populaires et de mythologies anciennes, de la littérature inspirée du folklore et des contes celtiques ainsi que d'anciennes divinités, les fées sont une création de l'Occident médiéval. Elles jouent des rôles très variés. Si certaines aident, soignent, guident des personnes ou leur fournissent des armes enchantées, d'autres fées sont plus connues pour leurs "tours", leur habitude de danser en cercle et d'enlever des personnes, en particulier les nouveau-nés humains qu'elles remplacent par un changelin. Douées de facultés magiques, elles se déguisent et modifient l'apparence de ce qui les entoure.
Dès le XIIe siècle, deux grandes figures féeriques se distinguent dans la littérature d'Europe de l'Ouest : la fée marraine, qui se penche sur le berceau d'un nouveau-né pour apporter protection et grâces magiques, voire qui élève un jeune héros avant de lui remettre des armes merveilleuses, et la fée amante, décrite comme une magnifique jeune femme surnaturelle qui éveille chez les chevaliers et les héros un désir d'amour immédiat.
Bien connues de la littérature médiévale, notamment via les figures de la fée Morgane, la fée Viviane et Mélusine, les fées disparaissent des récits à l'arrivée de la Renaissance, pour réapparaître sous de nouvelles formes dans
Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare à la fin du XVIe siècle, et les contes merveilleux des XVIIe et XVIIIe siècles qui modifient leur taille, leur apparence et leur symbolique. Les petites fées anglo-saxonnes sont popularisées durant l'époque victorienne, notamment par la peinture féérique. Les fées font toujours partie intégrante des croyances populaires dans les régions de culture celte, en Islande et dans toute la Scandinavie, où des précautions à tenir envers elles sont popularisées par le folklore. Elles restent connues des folklores allemand, français et wallon, bien que les croyances aient largement reculé au XXe siècle. De tous temps, des personnes ont affirmé voir les fées, communiquer avec elles et invoquer leur aide.
Les fées sont désormais des personnages incontournables de la littérature fantastique et fantasy et du cinéma, entre autres grâce à Walt Disney qui les a largement popularisées aux Etats-Unis.
Parmi les archétypes féériques actuels, on retrouve la fée marraine, comme dans
Cendrillon ou la
Belle au Bois Dormant. Les contes ont popularisé la figure de la fée Carabosse, ou vieille fée, antithèse de la fée marraine, qui maudit les nouveau-nés. Cependant, les vieilles fées se rencontrent également dans le folklore français, où si elles semblent éternellement vieilles, elles ne se révèlent pas toujours maléfiques.
Bon nombre de fées personnifient des forces de la nature et peuvent avoir pour fonction de la protéger ou de symboliser ses attraits comme ses dangers. Certains cultes à la nature sont à l'origine de croyances féeriques, un peu partout dans le monde. Ainsi, les fées des eaux sont universellement connues, et incluent les sirènes, les nixes, les ondines, la vouivre, les Marie Morganes bretonnes, et même Mélusine, Morgane ou la Dame du Lac à l'origine. Les fées des végétaux, de la minuscule pillywiggin anglaise protectrice des fleurs, représentée avec des antennes et des ailes de papillon ou libellule, à la dame verte de Franche-Comté, sont très nombreuses. La croyance populaire associe les forêts de Huelgoat, de Fouesnant, de Brocéliande (la forêt de Paimpont), toutes trois en Bretagne, les forêts du Dartmoor et du Devon en Angleterre, ainsi que les landes écossaises et Irlandaises (telles Glendalough) aux demeures des fées, assurant que ces créatures s'y trouvent encore.