Les carnets de PiPhie

 

Ichtyocentaure


(Source : https://www.deviantart.com/nalebunny96)



L'ichtyocentaure, ou centaure marin, est une divinité marine de l'antiquité grecque possédant un corps d'homme, des pattes avant de cheval et une queue de poisson. 
L'ascendance des ichtyocentaures fait l'objet de plusieurs versions. L'une d'elles les présente comme des tritons, fils du dieu Poséidon et de la nymphe marine Amphitrite. Cependant, les deux ichtyocentaures grecs les mieux connus, Bythos ("Abyme profond") et Aphros ("Ecume marine"), sont réputés être les fils du Titan Cronos et de la nymphe Philyra, ainsi que les frères du célèbre centaure Chiron, dont ils partagent peut-être la sagesse et la pédagogie.
Une mosaïque du Ier ou IIe siècle de Zeugma en Commagène (cité antique située sur l'Euphrate, aujourd'hui dans le sud de la Turquie, près de la frontière syrienne), dépeignant la naissance d'Aphrodite, présente deux centaures marins associés à des inscriptions les identifiant comme Bythos et Aphros. Ils soulèvent la coque de la déesse hors de la mer. Ils sont représentés avec des appendices semblables à des antennes de homard sur la tête. On retrouve aussi les deux ichtyocentaures dans la mosaïque de la procession marine trouvée sous une cathédrale à Apamée en Syrie, au IVe siècle de notre ère. Ils portent également des antennes de homard et des cheveux en forme d'algues. Aphros est représenté comme un jeune triton, tandis que Bythos est représenté vieux, on l'interprète alors comme "le vieil homme de la mer".

Garuda


(Source : https://www.gentside.com/)



Garuda est un homme-oiseau fabuleux de la mythologie hindouiste puis bouddhiste, fils de Kashyapa et de Vinata et frère d'Aruna, le conducteur du char du dieu Surya. C'est le vahana, ou monture, du dieu Vishnu. Il est aussi considéré comme le roi des oiseaux.
Se présentant comme un aigle géant, le Garuda est parfois doté d’une tête humaine ou bien avec un corps humain, une tête d’aigle et des ailes. Sa tête est ornée d’un serpent en guise de couronne, car ce sont ses mets favoris. Sur les représentations, il prie, les deux mains jointes et on le représente souvent un livre à la main ; il est jugé savant, étant également patron des médecins. Il est décrit comme la plus puissante des créatures ailées, comme le roi de tous les oiseaux, si puissant qu’aucun dieu ne peut le défaire au combat, un seul de ses battements d’ailes pouvant provoquer de puissantes tornades, il est d’ailleurs immortel et invincible. 
Il est connu pour être l’ennemi des nâgas, ces créatures mi femmes/mi serpents qu’il combat farouchement. Sa haine envers elles vint après la défaite de sa mère, suite au pari qu’elle avait fait avec sa sœur Kadru, mère des serpents. En effet, sa mère devenue l’esclave de Kadru, le Garuda alla les trouver pour savoir ce qu’ils voulaient en échange de sa liberté. Les serpents lui demandèrent l’Amrita, le nectar d’immortalité des dieux. Bien que protégé par des pièges de toutes sortes, le Garuda alla s’en emparer, affrontant même tous les dieux qui tentaient de l’arrêter. Mais Vishnou se trouva sur sa route et lui fit un marché : il recevrait l’immortalité s’il se soumettait à devenir sa monture. Le Garuda accepta puis continua son chemin et rencontra Indra. Le dieu céleste lui permit l’accès au nectar s’il faisait en sorte que les dieux puissent le reprendre. Le Garuda acquiesça et alla libérer sa mère. Quand il remit le nectar, il dit aux serpents qu’ils devaient faire quelques préparatifs avant de le boire. Cela laissa le temps aux dieux de reprendre le nectar avant qu’ils ne le boivent. C’est à partir de ce moment là qu’ils devinrent ennemis.
Mais Nâga et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient.
Dans le bouddhisme, les garudas étaient vus comme des animaux maléfiques ; cependant après l'arrivée du Bouddha, celui-ci les a convertis et ils ont ensuite protégé ses enseignements.
Garuda est l'emblème de l'Indonésie. Le personnage, comme bien d'autres références culturelles indiennes est toujours vivant dans la culture traditionnelle à Java, l'île la plus peuplée d'Indonésie. La compagnie aérienne nationale est Garuda Indonesia.
C'est aussi l'emblème de la monarchie en Thaïlande ; un drapeau jaune frappé d'un Garuda rouge flotte sur le palais quand le roi est présent. Les rois thaïs de la dynastie des Chakri, au pouvoir en Thaïlande depuis 1782, se nomment Rama (l’actuel roi Vajiralongkorn est le 10ème Rama de la dynastie des Chakri, Bhumibol son père décédé le 13 octobre 2016 était Rama 9 le grand). Rama fait référence au nom du roi de l’Inde antique, lui-même avatar (réincarnation humaine) du dieu Vishnou, l’une des trois divinités les plus sacrées dans l'hindouisme. Les Chakri utilisent Rama comme nom et Garuda comme symbole officiel pour symboliser leur pouvoir divin et leur filiation avec Vishnou.

Incube


(Source : https://www.midnightfactory.it/blog/)



Un incube est un démon mâle qui est censé prendre corps pour abuser sexuellement d'une femme endormie. Velu, hirsute et souvent représenté comme possédant des pieds de bouc, l'incube peut toutefois s'en prendre également aux hommes. Le démon incube pèse sur la poitrine de sa victime endormie et peut même l'étouffer. Son équivalent féminin est le succube.
Les médecins grecs en font un être indissociable du phénomène cauchemardesque. Au Moyen Age, l'incube est assimilé au diable, qui passe pour s'unir sexuellement aux sorcières transportées au cours du sabbat. Le terme est ainsi particulièrement en usage dans les écrits ecclésiastiques du Moyen Age pour signifier l'hérésie du commerce sexuel avec le diable. Dès le XVIe siècle, le phénomène passe du domaine religieux au domaine médical, puis à la psychiatrie naissante. L'incube serait une production fantasmatique produite par l'état d'angoisse constitutif du cauchemar. La psychanalyse et la psychiatrie moderne classent les apparitions d'incubes comme des délires psychotiques et hallucinatoires, faisant de l'incube une représentation imaginale de troubles nocturnes liés à une déviance libidinale.
D'une connotation sexuelle très forte, les récits d'attaques d'incubes, véhiculés par la littérature, sont teintés d'une ambivalence à l'égard des sentiments de la victime. Tantôt plaisants, ils peuvent se transformer en cauchemar. Les enfants nés d'une relation avec un incube sont courants dans les mythologies ou les folklores ; on leur prête souvent des pouvoirs exceptionnels, ainsi qu'un destin unique. L'enchanteur Merlin, par exemple, passe pour avoir été engendré par un incube.
Les explications sont nombreuses. Symboliques, psychanalytiques ou physiologiques, les causes des apparitions d'incubes tiennent à la fois de l'imaginaire et du médical. Lié fortement au cauchemar, l'incube est l'un des démons les moins représentés par l'iconographie. Sa forme est variable, parfois éthéré, il peut prendre possession d'un corps humain ou animal, voire celui d'un autre démon ou esprit. Il est ainsi doué de mutabilité. L'incube constitue un démon peu identifiable, tour à tour apparenté aux dieux Pan ou Faunus.
De nombreux folklores évoquent des êtres proches de l'incube. Les descriptions ethnographiques montrent que l'incube demeure une réalité dans certaines cultures. Il est souvent considéré comme un esprit médiateur entre le chaman et le monde invisible. De nos jours, c'est en effet surtout dans les sociétés de type chamanique que se retrouvent encore des croyances à l'incube. Ainsi, dans le Québec arctique, l'esprit mâle est appelé Uirsaq et l'esprit femelle Nuliaqsaq. Ces esprits sont décrits comme le reflet exact d'un être aimé mais devenu inaccessible ; ils obsèdent ainsi leurs victimes qui s'isolent et développent des comportements étranges. Le chaman est chargé de les libérer de cette possession.

Succube


(Source : https://www.aidedd.org/dnd)



Un succube (le nom est masculin) est un personnage de légende. C'est un démon qui prend la forme d'une femme avec des ailes et une queue pour abuser sexuellement d'un homme durant son sommeil et ses rêves. Son pendant masculin est l'incube.
La  croyance entourant ce démon semble avoir une racine commune avec des démons ou créatures comme les harpies, les sirènes, la Lilitu mésopotamienne, les lamies ou les stryges. Les succubes servent Lilith, un démon féminin de la tradition juive présentée comme la première femme d'Adam, avant Eve, et considérée également comme la reine de l'Enfer.
Les principaux attributs du succube sont la séduction, le vol et la chevauchée nocturne, son rapport à la mort et à la dévoration (de la chair notamment). Ces thèmes, considérés comme néfastes et démoniaques en règle générale, n'en sont pas moins des formes à caractères initiatiques dans les sociétés traditionnelles. L'union sexuelle avec un succube a ceci de spécifique qu'elle est nocturne, pendant la période des rêves (ceci découle très probablement du fait que les hommes ont régulièrement des érections durant les périodes de sommeil paradoxal). Un succube utilise les fantasmes et la frustration sexuelle pour créer une dépendance de sa victime afin de la manipuler et de se nourrir, tel un vampire, de son énergie sexuelle.
Des légendes racontent que le succube prendrait l'apparence d'une femme défunte et, faisant croire à la résurrection de celle-ci, s'accouple avec son bien-aimé. Une autre dit que les succubes punissent les hommes pour leur traîtrise en abusant d'eux puis en les abandonnant.
Le succube est de nature ambivalente, puisqu'il est à la fois redouté et désiré.
Le succube est encore présent dans les traditions chamaniques, où il est souvent question d'une alliance surnaturelle et de rapports sexuels entre la fille de l'esprit de la forêt et le chaman.

Jackalope


(Source : https://powerlisting.fandom.com/wiki/)



Le jackalope est un animal imaginaire du folklore américain, mélange entre un lièvre (jackrabbit) et une antilope (antelope). Il est habituellement représenté comme un lièvre avec des bois. On l'appelle aussi parfois « lapin cornu » (horny bunny), ce qui rejoint le nom scientifique Lepus cornutus que donnaient les naturalistes à ce qu'ils pensaient être jusqu'au XVIIIe siècle une espèce réelle. Les représentations de lièvres cornus apparaissent même dès Moyen Age, avec entre autres la naissance du wolpertinger en Bavière, un animal imaginaire de petite taille composé à la façon d'une chimère, hybride de lièvre et chevreuil avec des ailes, des crocs voire une crête de coq, et qui se nourrissait de touristes égarés.
La légende du jackalope américian daterait des années 1930, au moment où les frères Douglas et Ralph Herrick, des chasseurs doués de compétences en taxidermie, ont l'idée de greffer des bois de cerf sur une carcasse de lièvre puis vendent leur réalisation à un hôtel local à Douglas, dans le Wyoming. Le trophée connait un succès retentissant et les frères Herrick font fortune en vendant leurs chimères aux touristes. A la même époque, plusieurs chasseurs dans l'Iowa rapportent avoir observé, durant leurs expéditions, des lapins dotés de bois ou, du moins, dotés d'étranges excroissances brunes au niveau de leur tête. 
L'animal mythologique devient populaire, on trouve des trophées de jackalope dans de nombreux bars ou autres endroits des Etats-Unis, les magasins destinés aux touristes vendent des cartes postales du jackalope et d'autres accessoires liés. Le jackalope apparait dans de nombreuses histoires publiées, des poèmes, des émissions de télévision, des jeux vidéos... 
La légende dit que le jackalope est très farouche et difficile à observer, et qu'aucun spécimen vivant n'a jamais été capturé. On peut en revanche l'entendre puisqu'il imite la voix humaine à la perfection. Les cow-boys avaient parfois la surprise, le soir autour du feu, d'entendre leurs chants répétés fidèlement par une voix aux alentours.
Il est très probable que la légende des jackalopes vienne de la vision de lapins atteints d'un papillomavirus, qui provoque des tumeurs noirâtres allongées sur le corps de l'animal, parfois en forme de cornes sur leur tête.

Jiangshi


(Source : https://www.dol-celeb.com/)



Un jiangshi, dont le nom signifie "cadavre raide", est, dans le folklore chinois, un cadavre partiellement animé, susceptible de se déplacer par bonds, mû par sa propre énergie ou la magie d’un maître taoïste. Il s’avère souvent dangereux car il peut être tenté de dévorer les vivants ou de se nourrir de leur souffle vital.
Le mythe du jiangshi se base sur les théories naturalistes traditionnelles concernant le fonctionnement du corps, et l’influence que l’environnement exerce sur lui par l’intermédiaire des souffles, du taiji et du fengshui. Selon un ancien concept repris par le taoïsme, tout être possède en lui trois énergies qui sont le qi, le pò et le hun. Lorsqu’un être meurt, les énergies quittent son corps. Mais il arrive que le pò, l’énergie qui permet au corps de bouger, n’arrive pas à quitter le corps, par exemple quand la cause du décès de la personne est violente et non naturelle (accident, suicide ou meurtre) ou si la cérémonie funèbre est perturbée (par exemple par un chat sautant sur le cercueil ou par un orage) ou encore si la tombe du défunt se trouve sur un endroit rempli de mauvaises énergies. Un autre type de jiangshi potentiel est le cadavre qui ne se décompose pas normalement. La coutume funéraire la plus générale en Chine est celle du double enterrement. Au bout d’un temps jugé suffisant pour que le corps soit à peu près réduit à l’état de squelette, les os sont déterrés et replacés dans une tombe définitive. Bien qu’un cadavre non putréfié au moment du rassemblement des os soit parfois interprété comme un signe de sainteté ou de vertu du défunt, ce n’est pas toujours le cas, particulièrement quand il s’agit d’un mort anonyme. La décomposition imparfaite signale un mauvais fengshui de la tombe, et un cadavre placé dans un mauvais fengshui peut générer un effet négatif ou subir des transformations anormales.
Dès lors, le défunt sort de son repos et erre sans vie, uniquement animé par son pô. Son seul but devient de traquer les vivants afin d'aspirer leur qi. Son apparence n'est néanmoins pas aussi repoussante qu'on pourrait l'imaginer. Le jiangshi conserve les bienfaits des traitements mortuaires de son corps mais sa peau est de couleur gris-bleu. Il est en général très bien conservé et ses doigts sont munis de longs ongles lui servant de griffes. Souvent, on dit qu'il est aveugle et qu'il repère ses victimes au son de leur respiration. Il garde son costume mortuaire traditionnel mais on le représente souvent habillé du costume mandarin de la dynastie Qing, sombre avec un chapeau. Si le défunt conserve, grâce au pò, sa capacité de se mouvoir, il n’a pas récupéré son intelligence. Ainsi le jiangshi est bête, incapable de sauter au-dessus d’un obstacle qu’il ne peut pas franchir d’une seule enjambée.
Pour neutraliser un jiangshi, la méthode la plus connue est celle de lui coller sur le visage un fú, un talisman en papier jaune portant une formule inscrite. Ce talisman permet aussi au maître taoïste de le contrôler. Souvent, lors du rite funèbre, pour se prémunir d’une possible transformation en jiangshi, on pose sur le défunt le talisman. Il existe cependant d’autres méthodes, comme lui faire voir son reflet dans un miroir, faire sonner une clochette, le vaincre avec une épée taoïste ou jeter du sang de poule sur son corps.
Après avoir été exploité par la littérature fantastique de l'époque mandchoue, le jiangshi a connu une seconde période de gloire grâce au cinéma hongkongais des années 1980. Le thème a alors connu toutes sortes de traitements lui faisant perdre son aspect sinistre : jouets, vignettes, motifs décoratifs de papeterie scolaire, films pour enfants, etc. On retrouve des personnages similaires dans de nombreux jeux vidéo asiatiques.
 
 



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