Les carnets de PiPhie

 

Nue


(Source : https://cryptidz.fandom.com/)



Un nue est une créature fantastique de la mythologie japonaise. Elle a la tête d'un singe, le corps d'un chien viverrin, les pattes d'un tigre et un serpent à la place de la queue. Un nue peut aussi se transformer en nuage noir et voler. A cause de son apparence, il est souvent appelé chimère japonaise.
Les nue sont censés être porteurs de malchance et de maladie. Une légende racontée dans le Dit des Heike (chronique poétique qui raconte la lutte entre les clans Minamato et Taira au XIIe siècle pour le contrôle du Japon) décrit comment l'empereur du Japon tomba malade après qu'un nue eut décidé de s'installer au sommet du palais durant l'été 1153. Après que le samourai Minamoto no Yorimasa eut tué la créature à coups de flèches, l'empereur guérit.
On raconte que le nue pourrait émettre un nuage venimeux quand il est dérangé, un peu comme une mouffette. On dit donc qu'il serait entouré d'un nuage puant. Manger un nue serait censé guérir le hoquet.

Oni


(Source : https://universdujapon.com/)



Les oni sont une sorte de yokai, des créatures du folklore japonais, présents dans les arts, la littérature et le théâtre japonais. Leur apparence diverge de source en source, mais ils ont habituellement une forme humanoïde, une taille gigantesque, des griffes acérées, deux cornes protubérantes poussant sur leur front, des poils ébouriffés et un aspect hideux. Cependant, comme leur forme n’est pas totalement définie, certains détails de leur anatomie varient énormément comme le nombre d’yeux, de doigts ou d’orteils qu’ils possèdent, ou bien la couleur de leur peau, qui est cependant généralement rouge ou bleue. Quoi qu’il en soit, ils entretiennent des similitudes avec les trolls et les ogres ; en français, on traduit leur nom par "ogre", voire par "démon" ou "diable". Les oni sont couramment dépeints comme portant des pagnes de peau de tigre et maniant un gourdin de fer appelé kanabo. De cette représentation découle l'expression "oni-ni-kanabo" qui signifie être invincible ou imbattable, ou encore "fort au-delà de fort".
Les oni seraient à l'origine des esprits ou des dieux qui causaient des désastres, des maladies ou autres manifestations désagréables. D'autres sources disent que les oni auraient été plutôt à l'origine des esprits qui protégeaient les humains de certaines créatures malfaisantes, mais dont la proximité avec les forces des ténèbres aurait avili la nature pacifique. 
Dans le folklore traditionnel japonais, les Oni ont bien entendu très mauvaise réputation. Ils symbolisent le démon ou le diable à la japonaise. A tel point que le mot est passé dans le langage courant pour signifier "mauvais esprit" ou "démon" de manière générale. Certains villages tiennent des cérémonies annuelles pour faire fuir les oni, particulièrement au début du printemps. Dans le même ordre d’idées, durant le festival setsubun (fête nationale japonaise qui célèbre l'arrivée du printemps selon l'ancien calendrier lunaire), les gens jettent des graines de soya à l’extérieur de leur maison et s’exclament : "Oni wa soto! Fuku wa uchi!" c'est-à-dire "Oni sort ! La fortune rentre !". C'est une façon d'exorcise les peurs de manière collective.
Plus récemment, les oni perdent de temps en temps un peu de leur méchanceté originelle pour jouer un rôle plus protecteur. Ainsi, des hommes en costumes d’oni prennent souvent la tête de parades au Japon pour chasser le malheur et les bâtiments japonais incluent parfois des tuiles avec un visage d’oni appelées onigawara sur leur toit pour éloigner la malchance de façon similaire aux gargouilles dans la tradition occidentale.

Sojobo


(Source : https://fr.wikipedia.org/)



Sojobo, littéralement "haut prêtre bouddhiste", est une créature du folklore japonais. C'est le roi mythique des tengu, des divinités mineures qui habitent les montagnes et les forêts du Japon. Sojobo est un ancien yamabushi (ermite de la montagne) tengu avec de longs cheveux blancs et un nez anormalement long. Il transporte un éventail fait de sept plumes pour marquer sa position au sommet de la société tengu. Il est extrêmement puissant et une légende raconte même qu'il a la force de 1 000 tengu normaux. Sojobo vit sur le mont Kurama au nord de Kyoto. 
Sojobo est un daitengu, autrement dit un tengu à la forme principalement humaine (contrairement aux kotengu dont la forme principale est celle d'un oiseau). En tant que yamabushi, il est représenté portant des vêtements et accessoires religieux. La tenue du yamabushi comprend des robes formelles, des chaussures à bout carré, une épée, un parchemin, un éventail et une coiffe distinctive appelée tokin. Sojobo possède les capacités surnaturelles des yamabushi, dont celles de pouvoir voler et se rendre invisible, mais aussi le changement de forme et la capacité de prédire l'avenir.
Sojobo est surtout connu pour sa relation avec le guerrier japonais Minamoto no Yoshitsune. Selon la légende, au XIIe siècle, après que le père de Yoshitsune ait été tué dans une bataille contre le clan Taira, le jeune Yoshitsune a été envoyé dans un temple sur le mont Kurama. Il y a rencontré Sojobo et a été formé par lui aux arts martiaux, au maniement de l'épée, aux tactiques militaires et à la magie. Yoshitsune est devenu un guerrier hautement qualifié grâce à l'entraînement de Sojobo. On dit que cet entraînement lui permettait de courir et sauter au-delà des limites du pouvoir humain.
La relation entre Sojobo et Yoshitsune a servi de base à plusieurs oeuvres d'art japonaises. L'image ci-dessus en est un exemple : il s'agit d'une étampe datant de 1897 et réalisée par Tsukioka Yoshistoshi. Elle montre Sojobo (à droite) donnant des instructions pour manier correctement l'épée à Yoshitsune.

Tengu


(Source : https://universdujapon.com/)



Les tengu sont un type de créatures légendaires de la religion populaire japonaise, et ils sont aussi considérés comme des dieux shinto (kami) ou comme des yokai. A l'origine, les tengu prenaient la forme de rapaces, et ils sont traditionnellement représentés avec des caractéristiques à la fois humaines et aviaires. Les plus anciens tengu sont dépeints avec des becs, mais ce trait a souvent été humanisé en un nez anormalement long, qui est actuellement largement considéré comme la caractéristique définissant le tengu dans l'imaginaire populaire. Ils ont habituellement la peau rouge ce qui leur donne l'aspect d'un démon effrayant.
Le tengu est également considéré, dans la religion shinto, comme une divinité (ou kami) en lien avec la protection des montagnes et de la forêt. Les tengu sont dotés de pouvoirs surnaturels : ils peuvent prendre une forme humaine (anthropomorphisme) ou animale (zoomorphisme), ils peuvent communiquer sans ouvrir la bouche, se téléporter et s'inviter dans les rêves des vivants. Ce sont des divinités moqueuses qui punissent les prêtres bouddhistes trop arrogants, les arrivistes, les orgueilleux et, dans des temps plus reculés, les samouraïs vaniteux. Ceux qui enfreignent les lois sont en général leur cibles favorites.
Le caractère des tengu a évolué au cours des siècles. Issus de légendes chinoises, il ont d'abord eu une réputation destructrice et maligne, on les soupçonnait par exemple d'enlever des enfants ou d'allumer des incendies. Ils étaient considérés comme des ennemis du bouddhisme car ils s'en prenaient aux prêtres et incendiaient les temples. Vers la période Edo (du XVIIe au XIXe siècle environ), leur caractère évolue au point qu'ils jouent un rôle complètement opposé à leur rôle originel : désormais ils aident à retrouver des enfants disparus. Ils deviennent également gardiens des temples et des effigies sculptées sont placées autour des lieux sacrés. L'imagerie des tengu grandit en popularité et en diversité, pour devenir une personnalité bien plus joyeuse et amicale.
Il existe plusieurs catégories de divinités tengu au Japon. On distingue principalement les daitengu, ou grands tengu, qui sont des êtres sages et spirituels vivant au sommet des montagnes. Plutôt bienveillants, ils ont une apparence humanoïde avec un long nez et des ailes rappelant leurs origines aviaires. Leur fonction principale est de régner sur la montagne. Ainsi, ils peuvent voler, faire souffler le vent, et générer des catastrophes naturelles. Experts de l’art du combat, ils maîtrisent le sabre comme jamais. Ils sont associés à la pratique ascète connue sous le nom de shugendo, et ils sont habituellement représentés dans le costume distinctif de ses disciples, les yamabushi. lls arborent aussi divers accessoires, comme le bâton du moine, un éventail de plumes leur permettant de souffler le vent ou encore des armes de guerrier. Les petits tengu, appelés kotengu, ont beaucoup d'attributs physiques relatifs aux oiseaux, ils ont gardé l'ancienne forme avec le bec. lls sont les serviteurs des grands tengu et peuvent prendre possession des hommes ou encore se métamorphoser pour leur jouer des tours. Moins puissants que leurs chefs, ils se font facilement duper par les humains et inspirent certains récits japonais humoristiques.
Le tengu occupe une place importante au sein de la tradition japonaise à travers la religion, la littérature et les arts. Encore aujourd’hui, de nombreuses manifestations lui sont vouées. Le masque du démon tengu est très répandu dans la culture japonaise : au théâtre, dans les festivals, dans les célébrations shinto, dans les mangas et animés, on le retrouve partout. Il faut dire que son visage effrayant est parfait pour marquer l'esprit des gens. Plus que ça, son masque est également utilisé dans l'espoir d'effrayer et éloigner les mauvais esprits.
 

Tsuchigumo


(Source : https://myth-lord.tumblr.com/)



Tsuchigumo, littéralement "araignée de terre", est un terme historique japonais désignant péjorativement les clans rénégats, ainsi que le nom d'un yokai (esprit) arachnéen dans le folklore. Le nom japonais pour les larges espèces de tarentules otsuchigumo vient de la ressemblance avec les tsuchigumo, bien que le mythe ne fasse pas ce rapprochement et qu'aucune espèce de tarentule ne soit originaire du Japon. Redoutable démon pouvant changer d’apparence, Tsuchigumo se présente comme une énorme araignée poilue avec une tête d'oni et parfois un corps de tigre, dont nul ne peut sortir de ses toiles.
Le terme tsuchigumo était utilisé dans l’ancien Japon pour désigner péjorativement les indigènes n’ayant pas fait allégeance à l’empereur. Les rebelles faisant la guerre à l’empereur étaient décrits comme des oni ("démons") à la cour, reflétant tant le mépris que la volonté d’associer directement ces ennemis à des démons. De plus une pratique répandue chez les clans ruraux était l'utilisation de cavernes naturelles et la création de buttes creuses et fortifiées pour des besoins militaires et résidentiels. Appeler les clans renégats tsuchigumo était donc à l’origine un calembour ayant peu à peu pris le sens d’araignées intelligentes voire anthropomorphes, d’abord de façon allégorique, puis comme un mythe à part entière.
C'est notamment dans les récits des aventures du guerrier Minamoto no Yorimitsu (membre du clan Minamoto, 944-1021) que Tsuchigumo apparaît. Il existe plusieurs récits différents de leur rencontre. 
Le premier récit raconte qu'après avoir suivi un crâne volant jusque dans un domaine de yokai malfaisants, Yorimitsu y rencontra une très belle femme. Selon les versions, soit il s'agissait de Tsuchigumo lui-même que Yorimitsu finit par tuer après un terrible combat, soit la femme voulut duper le guerrier mais il la trancha avec son katana puis il se rendit dans une grotte où il affronta une araignée géante qui était cette fois Tsuchigumo.
Un autre récit raconte que Tsuchigumo vint à Yorimitsu sous l'aspect d'un moine prétextant venir prier avec lui et l'aider à guérir du mal étrange dont il souffrait, sans doute la malaria. Tsuchigumo en profita pour piéger Yorimitsu dans sa toile mais le héros reprit ses esprit et frappa la créature et la blessa avec son célèbre sabre, Hizamaru, forçant Tsuchigumo à fuir. Suivant les traces de sang, Yorimitsu et ses hommes traquèrent la créature jusqu'à son repaire souterrain, la capturèrent, la transpercèrent avec un pic en fer et l'exposèrent au bord d'une rivière. Aussitôt, la maladie quitta Yorimitsu, si bien qu’il donna pour nom à son sabre Kumo-kiri, "trancheuse d’araignée".

Ungaikyo


(Source : https://yokai.com/)



L'ungaikyo ("miroir au-dessus des nuages") est un yokai du folklore japonais, figurant notamment dans les travaux de recensement des yokai de Sekien Toriyama (1712-1788), un artiste japonais de l'ukiyo-e (mouvement artistique de l'époque d'Edo) et spécialiste des contes et légendes traditionnels du Japon. Toriyama décrit l'ungaikyo comme une sorte de shomakyo, un miroir ayant la capacité de révéler la réelle nature d'un démon ou d'un humain possédé.
En tant que tsukumogami (yokai issu d'un objet), l'ungaikyo, qui n'est à la base qu'un simple miroir, se transforme une fois atteint l'âge de 100 ans. Il possède alors le pouvoir d'un shomakyo en plus de pouvoir manipuler la personne qui s'y reflète. L'esprit qui hante ce miroir, ainsi que les innombrables esprits qui s'y sont reflétés au fil des ans, peuvent manipuler le reflet et le faire apparaître comme tout ce qu'ils veulent. Les personnes qui regardent dans un ungaikyo pourraient voir une version monstrueuse et transformée d'elles-mêmes en regardant en arrière.
Un ungaikyo peut aussi être utilisé par les humains pour piéger les esprits. La 15e nuit du 8e mois de l'ancien calendrier lunaire, de l'eau est versée dans un plat en cristal pour refléter la lumière de la pleine lune (autrefois, c'était une façon populaire d'admirer le reflet du ciel nocturne). Si cette eau est utilisée pour peindre l'image d'un yokai sur un miroir, l'esprit habitera alors le miroir, faisant de ce dernier un ungaikyo.
Dans les livres de fantômes pour enfants, le thème de l’ungaikyo est souvent représenté par un tanuki (yokai inspiré du chien viverrin) qui porte un miroir sur son ventre, image inspirée par une des nombreuses transformations du tanuki qui peut aspirer de grandes quantités d'air et gonfler son ventre jusqu'à pouvoir afficher une image sur son ventre nu.
 
 



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