Les carnets de PiPhie

 

Jörmungand


(Source : https://lorcanmonstresmythiques.skyrock.com/)



Jörmungand est, dans la mythologie nordique, un gigantesque serpent de mer, attesté dans des poèmes scaldiques et les Eddas rédigés entre les IXe et XIIIe siècles. Il est le fils du dieu malin Loki et de la géante Angrboda, et le frère du loup Fenrir ainsi que de la déesse du monde des morts Hel. Peu après sa naissance, le dieu Odin jette Jörmungand dans la mer qui encercle Midgard, puisque les prophéties racontent qu'il causera de grands dégâts chez les dieux. Mais ce dernier grandit tellement qu'il finit par entourer le monde et se mordre la queue, d'où son autre nom, Midgardsorm, "serpent de Midgard".
Jörmungand est décrit comme un gigantesque et hideux serpent marin ou dragon, capable de cracher du venin mortel, et avec un regard terrifiant si l'on se réfère au mythe de la partie de pêche de Thor. Sa taille est telle qu'il entoure la Terre et se mord la queue. 
Les récits concernant Jörmungand sont issus des Eddas. Deux histoires en particulier mettent en scène le serpent géant et Thor. L'une d'elles raconte que Thor et ses compagnons sont hébergés dans le château du géant-roi Utgarda-Loki, qui, afin de les humilier, leur propose des défis d'apparence facile mais qu’inexplicablement ils ne réussissent pas. Parmi ces défis, Thor doit soulever un chat. Le dieu y met toutes ses forces mais malgré ses efforts, il ne réussit à faire décoller qu’une patte du félin. Mais le lendemain, Utgarda-Loki leur révèle leur avoir fait subir des illusions visuelles. En réalité, le petit animal était l’immense Jörmungand lui-même, à qui le roi des géants avait donné l’apparence d’un chat. Plutôt qu’une humiliation, c’était donc un exploit qui a impressionné tous les géants.
Un autre mythe est celui de la partie de pêche de Thor. Celui-ci part à la pêche avec le géant Hymir, emportant avec lui la tête d'un bœuf de son hôte pour l'utiliser comme appât. Thor exige que le géant l'emmène plus au large mais ce dernier refuse. Ensuite le géant pêche deux baleines tandis que c’est le serpent de Midgard lui-même qui mord à la ligne de Thor. Le dieu parvient à tirer l’énorme serpent à bord et il le frappe avec son marteau Mjöllnir, ce qui fait couler le monstre. Mécontent, Hymir prend le chemin du retour et ne cesse de mettre en doute la force de Thor, qui finit par le tuer. Cette fameuse partie de pêche est décrite dans six textes (avec de petites variantes) et reproduite picturalement sur quatre pierres runiques connues.
A la fin du monde prophétique, le Ragnarök, la grande et ultime bataille durant laquelle les géants, conduits par le dieu Loki, attaqueront les Ases et les hommes sur la plaine de Vigrid, Jörmungand provoquera des raz-de-marée en surgissant des mers pour combattre les dieux aux côtés des géants. Il sera finalement tué par Thor, mais le dieu succombera à son tour après neuf pas, empoisonné par le venin du serpent.
A l'époque des marins vikings, Jörmungand aurait symbolisé l’océan vaste et mystérieux ainsi que ses dangers, et serait une magnification des mouvements des vagues, évoquant les anneaux d’un serpent.

Kachinas


(Source : https://fr.wikipedia.org/)



Les kachinas sont des esprits dans la mythologie des Hopis et Zunis du Nouveau-Mexique et de l'Arizona, dans le Sud Ouest des Etats-Unis. Esprits du feu, de la pluie, du serpent, ou encore esprits farceurs, espiègles, bienfaisants ou malfaisants, ils constituent en sorte un inventaire du monde visible et invisible. A l'occasion de fêtes rituelles, ces esprits s'incarnent dans des danseurs masqués et vêtus de vêtements de circonstances. Des poupées de bois peintes de vives couleurs, également nommées kachinas et représentant ces danseurs, sont offertes aux enfants, à l'issue des fêtes, pour qu'ils se familiarisent avec le monde des esprits.
Les Hopis (Hopitu-shinumu, "peuple de la paix"), également appelés Mokis, font partie du groupe amérindien des Pueblos d'Amérique du Nord. Ils vivent dans le nord-est de l'Arizona, dans la région très aride des Four Corners. L’histoire des Hopis remonte à 2 000 ans sur cette terre d’Arizona. Descendants des Anasazis, ils y habitèrent bien avant la venue des indiens Païutes, Apaches, ou Navajo. Lorsque les espagnols arrivèrent en 1540, ils furent surpris de découvrir leurs méthodes de culture sophistiquées, incroyablement bien adaptées à cette zone désertique. Les Hopis sont très religieux et pratiquent tout au long de l'année de nombreux rites dont le but est d'honorer les dieux pourvoyeurs de la pluie indispensable aux cultures. Les Hopis sont des artistes réputés pour leurs vanneries, leurs poteries et leurs bijoux en argent, mais aussi leurs kachinas, des figurines représentant les esprits. 
La kachina est la personnification d’une chose qui se manifeste dans les villages Hopi au cours de la première moitié de l’année. Une kachina peut représenter n’importe quoi dans le monde naturel ou le cosmos, un ancêtre vénéré ou un élément, un emplacement, une qualité, un phénomène naturel, ou même un concept. Il existe plus de 400 différentes kachinas dans la culture amérindienne Hopi et Pueblo. Le thème central de la kachina est la présence de la vie dans tous les objets qui remplissent l’univers. Tout a une essence ou une force de vie, et les humains doivent interagir avec celle-ci ou ne pas survivre.
Avant 1860, les kachinas produites étaient uniquement des objets de cultes, qui ne sortaient pas des territoires hopis et zunis. Mais les émigrants se sont intéressés à ces statuettes si originales, en les achetant ou en pillant les réserves indiennes. Les Indiens ont donc produit "industriellement" des kachinas, sans relation avec les mythes et les cultes auxquelles elles se rattachent, pour satisfaire clients, collectionneurs et touristes.

Amaterasu


(Source : https://voices.shortpedia.com/)



Amaterasu est, dans le shintoïsme, la déesse du Soleil. Selon la légende, tous les empereurs japonais l’auraient comme ancêtre. Elle aurait introduit la riziculture, la culture du blé et les vers à soie. Elle figure sur le drapeau japonais sous l’apparence du disque solaire, accompagné ou non de ses rayons. Reine des "hautes plaines célestes", elle est la plus honorée des kamis (divinités) du panthéon shintoïste japonais. Elle est généralement représentée par un miroir métallique et ses représentations sous forme humaine sont plus récentes et d'origine populaire. Elle est traditionnellement vêtue d'un vêtement blanc à la doublure rouge et porte les cheveux longs et défaits.
Fille aînée d'Izanagi, le kami co-créateur du monde et du Japon, elle est née de l'oeil gauche de son père quand il s'est purifié par ablution à l'embouchure du fleuve Tachibana, à Himuka (actuelle préfecture de Miyazaki), après son retour de Yomi, le pays des morts. Izanagi lui ordonna de diriger le Takama-ga-hara, le royaume des cieux.
Selon la légende, Amaterasu et son frère Susanoo, kami de la mer et du vent, étaient rivaux (selon d'autres interprétations, Susanoo était simplement doté d'un caractère taquin qui, combiné à sa tristesse d'avoir perdu sa mère, le rendait particulièrement pénible). Aussi, lorsqu'il lui rendit visite, il y eut un long contentieux, à la suite duquel Amaterasu s'enferma dans une caverne céleste (Amano-Iwato), cachant par la même occasion le Soleil pendant une longue période. Pour persuader Amaterasu de sortir de cette grotte, les dieux organisèrent un banquet au cours duquel Uzume, la déesse de l'Aube, entama une danse. Intriguée par les rires et les mensonges des Amatsukami, prétendant lui avoir trouvé une remplaçante, Amaterasu poussa légèrement le grand roc bloquant l'entrée de sa caverne, pour tenter de voir à quoi ressemblait cette nouvelle déesse qui devait la remplacer. Elle aperçut alors une déesse radieuse et lumineuse qui se tenait parmi les kamis, mais elle réalisa un peu trop tard que ce n'était que le reflet de sa propre image dans un miroir octogonal accroché dans un arbre voisin. Elle fut alors tirée en dehors de la caverne par le dieu de la force, Ame-no-Tajikarao, la prenant par la main, tandis que les autres dieux bloquaient l'entrée avec un shimenawa, une corde tressée sacrée. 
En guise de punition, Amaterasu bannit Susanoo du royaume des cieux. Pour se racheter auprès de sa sœur, Susanoo lui offrit par la suite l'épée légendaire Kusanagi no tsurugi. 
Selon le Kojiki, un recueil de mythes concernant l'origine du Japon, Amaterasu ordonna à son petit-fils Ninigi no Mikoto de descendre sur la Terre et de la gouverner. À cette fin, elle lui confia, en plus de l'épée qu'elle avait reçue de son frère, le miroir Yata no Kagami et le joyau Yasakani no Magata. Ces trois objets devinrent les insignes sacrés de la famille impériale et furent transmis ensuite à Jinmu, le premier empereur, petit-fils de Ninigi et ancêtre de tous les empereurs japonais.

Tsukuyomi


(Source : https://voices.shortpedia.com/)



Tsukuyomi est le dieu de la Lune et de la nuit dans le shintoïsme et la mythologie japonaise. Son nom est une combinaison entre les kanji (signes permettant d'écrire une partie de la langue japonaise) pour Lune (tsuki) et lecture (yomu). D'autres interprétations l'associent à tsuki (lune) et yomi (compter), autrement dit "compter les mois", ce qui l'associe au calendrier primitif. Il a donc le pouvoir de contrôler le défilement du temps: le ralentissant ici, l'accélérant là ou le figeant dans un autre lieu. C'est lui qui fixe le déroulement harmonieux des saisons afin que les récoltes soient réussies. Comme Kami de la lune il a aussi le pouvoir d'illuminer la nuit et l'obscurité. Au Japon, la divinité lunaire est une divinité masculine et, dans les poésies anciennes de l'anthologie Manyôshû, on ajoute à son nom le mot Otoko (homme), pour faire ressortir son caractère masculin.
Tsukuyomi est le second des trois enfants nés lorsque Izanagi, le dieu qui créa le monde, se nettoyait de ses pêchés en prenant un bain à l'embouchure du fleuve Tachibana, à Himuka (actuelle préfecture de Miyazaki). Il serait né lorsque Izanagi se lava l'œil droit. Mais on dit parfois qu'il est né d'un miroir de cuivre qu'Izanagi tenait dans sa main droite. Tsukuyomi grimpa ensuite à l'échelle céleste pour rejoindre les cieux, Takama-ga-hara, et sa sœur, Amaterasu.
La légende reconte qu'un jour, Amaterasu l'envoya en ambassadeur auprès de la déesse de la nourriture Uke-mochi pour participer à un merveilleux repas. Mais quand Tsukuyomi apprit que la nourriture qui lui était servie provenait de la bouche, du nez et de l'anus de la déesse, il fut si dégoûté qu'il la tua. Alors Amaterasu se fâcha contre lui et elle ne voulut plus jamais le revoir. Depuis lors, les deux enfants d'Izanagi vivent en alternance dans le ciel. C'est ce qui explique la succession du jour et de la nuit.
Dans d'autres versions plus récentes, c'est Susanoo, le dieu des tempêtes, qui tue Uke-mochi.
 

Susanoo


(Source : https://voices.shortpedia.com/)



Susanoo est le dieu des tempêtes dans le shintoïsme et la mythologie japonaise. Son nom peut se traduire par "rapide divinité impétueuse" ou "le mâle imp
étueux". Susanoo est un dieu très imprévisible. Parfois, quand il provoque des tempêtes, le résultat n'est pas si épouvantable, mais en d'autres occasions, il dévaste complètement la terre d'un bout à l'autre, fracassant les arbres, détruisant les maisons et inondant les récoltes. Il envoie la foudre pour terrasser ceux qui l'ont offensé mais parfois, il le fait sans aucune raison apparente.
Comme sa soeur Amaterasu et son frère Tsukuyomi, il est né lorsque Izanagi, le dieu qui créa le monde, se nettoyait de ses pêchés en prenant un bain à l'embouchure du fleuve Tachibana, à Himuka (actuelle préfecture de Miyazaki). Il serait né lors du lavage du nez d'Izanagi. Il hérite à sa naissance du royaume des Mers, mais il harcèle son père pour obtenir la permission d'aller aux Enfers pour rendre visite à Izanami, la femme d'Izanagi. Excédé, son père le chasse. Il va alors au ciel où il conteste le domaine de sa sœur Amaterasu, parce qu'il est insatisfait de régner sur la mer.
Amaterasu lui lance alors un défi : celui d'enfanter des kamis mâles. Des colliers d'Amaterasu naissent cinq jeunes femmes. Du sabre de Susanoo naissent cinq kamis mâles impétueux. Susanoo ayant remporté le défi, il se livre à toutes sortes d'excès. Le Kojiki (recueil de mythes concernant l'origine du Japon) recense les offenses que le dieu des tempêtes auraient commises : détruire les rizières (en détruisant les digues et en comblant les fossés), répandre des déjections et écorcher un poulain-pie avant de le placer dans la maison de sa sœur.
Excédée par ces actes, Amaterasu se retire dans une caverne, entraînant une nuit perpétuelle. Quand les autres kamis réussirent à faire sortir Amaterasu de son antre, celle-ci chassa Susanoo du ciel. Les dieux lui coupèrent la barbe et lui enlevèrent les ongles avant de le bannir de la Terre Céleste en guise de punition.
Il se réfugie en Izumo (ancienne province du Japon, aujourd'hui incluse dans la préfecture de Shimane) dont il devient le premier maître.
La légende raconte qu'il va alors battre le dragon de la province de Koshi. En effet, déguisé en cavalier, il rencontra dans une ferme un couple de vieillards et leur fille Kushinada. Kushinada était la dernière de ses huit sœurs, les autres ayant été dévorées par un dragon à huit têtes, appelé Yamata-no-orochi. Et le lendemain à minuit, le dragon devait revenir chercher Kushinada. Susanoo, sans se dévoiler, décida de combattre le dragon. Avec l'aide des villageois, il construisit sur le mont Sentsu une gigantesque palissade percée de huit portes autour de la ferme. Puis il mit huit tonneaux de saké devant les portes. Les villageois s'étant enfuis en entendant les rugissements du dragon, Susanoo se retrouva seul debout dans la cour, une hache à la main et son épée (appelé l'Épée Totsuka). De sa hache, il perça les tonneaux de saké ; puis il se cacha dans une charrette. Le monstre arriva. Méfiant, il se dit qu'une seule des huit têtes irait en éclaireur pendant que les autres monteraient la garde. Voyant que rien de dangereux ne se passait, les sept têtes burent tout le saké. Susanoo trancha la huitième tête. Fou de douleur, le monstre se releva, hurlant et brisant une partie de la barrière. Les sept têtes se dressèrent menaçantes au-dessus de Susanoo. Mais le dragon sous l’emprise de l’alcool titubait et lacérait le vide. Et Susanoo était plus rapide. Une à une les têtes tombèrent. Et bientôt le dragon était mort.
Dans la queue du dragon, Susanoo découvrit l’épée magique Ame-Murakumo-Tsurugi (L'Épée-Nuage sourcilleuse du ciel), plus tard connue en tant que Kusanagi no tsurugi. L'épée fut présentée à Amaterasu comme cadeau de réconciliation. Susanoo épousa finalement Kushinada. Ils fondèrent la dynastie d'Izumo et eurent de nombreux enfants. Les descendants de Kushinada et de Susanoo régnèrent sur la province d'Izumo pendant six générations. Cela rendit jaloux les dieux. Ils forcèrent les seigneurs d'Izumo à se rebeller et le sixième descendant de Susanoo fut obligé de renoncer au trône. Après une ère de chaos, Ninigi, le petit-fils d'Amaterasu, régna sur le Japon.

Saruta-hiko


(Source : https://mythologica.fr/)



Saruta-hiko est une divinité du panthéon shintoïste. C'est un kami protecteur très puissant consacré au temple Tsubaki Okami-Yashiro, situé dans la ville de Suzuka, préfecture de Mie au Japon, l'un des plus anciens sanctuaires du Japon. Il est le dirigeant des kamis terrestres et le gardien du pont du ciel, ainsi que celui qui accueillit Ninigi-no-Mikoto, le petit-fils d'Amaterasu, lorsque celui-ci descendit de Takama-ga-hara, le royaume des cieux. Il apparaît très souvent dans le Kojiki (recueil de mythes concernant l'origine du Japon) accompagné de sa femme Ame-no-Uzume.
Saruta-hiko est décrit comme imposant, barbu, avec un nez proéminent, et armé d'une épée incrustée de pierres précieuses ou d'une lance représentant son rôle de protecteur. C'est un symbole de force autant physique que morale, c'est pourquoi il est le patron de certains arts martiaux comme l'aikido. La tradition l'associe à la mer et aux pêcheurs.
Saruta-hiko est un des six kami et le seul kami terrestre a avoir reçu le titre de Okami qui signifie "grand kami" ; les autres sont Izanagi, Izanami, Chigaeshi no okami (kami gardien scellant l'entrée de Yomi, le pays des morts), Toyouke Omikami  (déesse pourvoyant nourriture, vêtements et abri au service d'Amaterasu) et Amaterasu elle-même. Tous sont des amatsukami (déités célestes), à l'exception de Saruta-hiko qui fait partie des kunitsukami (déités terrestres).
Saruta-hiko fait partie des dosojin, des déités phalliques japonaises représentées par couples dont l'origine pourrait remonter à la période Jomon (entre -12 500 ans et -300 ans avant Jésus-Christ). Ces déités ont toutes pour point commun d'être des divinités liées à la terre, protectrices des récoltes et de la fécondité.
 
 



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