Les carnets de PiPhie

 

Donotsura


(Source : https://matthewmeyer.net/)



Le donotsura est un yokai (esprit) du folklore japonais. Il a la forme d'un homme sans tête ni cou avec sur le torse un visage lugubre aux traits extrêmement larges. Quand il apparaît devant des humains, il dit "Baissez la tête".
Le donotsura fait partie des yokai qui ont juste un nom et une image, sans qu'on connaisse une histoire expliquant ce qu'il fait ou d'où il vient. Cependant, son origine la plus probable serait un jeu de mots. Il existe une expression en japonais, "dono tsura sagete", qui est utilisée pour réprimander une personne qui a l'air anormalement calme alors qu'elle devrait avoir honte de quelque chose qu'elle a fait. La connotation serait alors de baisser un masque sur son visage comme dans "Comment osez-vous venir ici avec ce visage !". Mais pris littéralement, cela signifie "abaisser un visage", tout comme le visage de ce yokai a été abaissé jusqu'à son torse.

Isonade


(Source : https://matthewmeyer.net/blog/)



Un isonade est un immense monstre marin de la mythologie japonaise, ressemblant à un requin. Il est censé vivre dans la mer près de Kyushu, la troisième plus grande île du Japon et la plus au sud-ouest des quatre îles principales. Kyushu est considérée comme le lieu de naissance de la civilisation japonaise.
Un isonade a un corps énorme avec des nageoires et une queue couvertes de barbes métalliques ressemblant à des barbelés. Il utilise sa puissante queue pour arracher des marins à des navires et les entraîner au fond de la mer où il les dévore, ou pour couler des bateaux. Quand il apparaît, on dit que souffle un vent de tempête.
Malgré sa taille, un isonade est particulièrement insaisissable. Il se déplace dans l'eau avec une grâce inégalée et peut nager sans créer la moindre éclaboussure. Même si les marins remarquent que les vents ont changé ou que la mer a pris une couleur étrange, il est déjà trop tard et la grande queue de l'isonade les attaque. 
L'isonade utilise aussi sa queue pour frapper la plage et y accrocher des gens. C'est pourquoi il est également appelé "beach stroker" en anglais.
Le mythe de l'isonade pourrait provenir du fait que Kyushu et la côte sud du Japon sont très vulnérables aux typhons et tempêtes estivales, qui ont été très destructeurs pour les bateaux anciens et ont causé la disparition de marins voire de bateaux entiers.

Kodama


(Source : https://www.nsvmundogeek.com.br/)



Un kodama (littéralement "esprit de l'arbre") est un yokai du folklore japonais. Il s'agit d'un esprit vivant dans un arbre qui peut avoir des formes très variées. Le terme "kodama" est aussi utilisé pour désigner un arbre où résiderait un kodama. Selon la légende, le phénomène connu sous le nom de yamabiko, lorsque les sons produisent un effet d'écho retardé dans les montagnes et les vallées, serait provoqué par ces esprits.
Les kodamas peuvent errer en dehors de leur hôte arbre, s'occupant des bosquets et maintenant l'équilibre de la nature. Ils sont rarement vus, juste entendus via l'effet d'écho, mais quand ils apparaissent, ils ressemblent à de faibles orbes de lumière au loin, ou parfois une minuscule figure vaguement humanoïde de forme amusante. La force vitale d'un kodama est directement liée à l'arbre qu'il habite. Si l'arbre ou le kodama meurt, l'autre ne peut plus vivre.
Les kodamas sont vénérés comme les esprits des arbres et protecteurs des forêts. Les villageois qui identifient un arbre habité par un kodama l'honorent en le marquant avec une corde sacrée connue sous le nom de shimenawa. Parfois, de très vieux arbres saignent lorsqu'ils sont coupés, ce qui est considéré comme un signe qu'un kodama vit à l'intérieur. Abattre un arbre aussi ancien est un péché grave et peut amener une puissante malédiction pouvant causer la ruine d'une communauté prospère.
Des kodamas apparaissent dans le film "Princesse Mononoke" sous la forme de petites créatures humanoïdes blanches, avec une grosse tête ressemblant à un masque, qu'ils balancent d'un côté ou de l'autre en émettant un cliquetis. Créatures totalement inoffensives et attachantes, ils incarnent le côté merveilleux et poétique de la nature.

Koropokkuru


(Source : https://megamitensei.fandom.com/)



Les koropokkuru sont des lutins de la mythologie aïnoue, les Aïnous étant un peuple autochtone vivant dans le nord du Japon, notamment dans l'île d'Hokkaido, et dans l'extrême est de la Russie. Le mot "koropokkuru" signifie littéralement "homme sous les feuilles de pétasite", les pétasites étant des plantes herbacées vivaces aux larges feuilles arrondies en forme de grand chapeau.
Les koropokkuru sont des petites créatures habitant sous terre et dans les tiges des feuillages de pétasites ou de tussilages, autres plantes herbacées à larges feuilles. De la taille d'un pied d'enfant, ces "lutins" sont à proprement parler des kamuys (esprits associés à des éléments de la nature dans la mythologie aïnoue) végétaux. Etablis dans les forêts, ils apparaissent au voyageur perdu pour le guider sur sa route. Contrairement à d'autres croyances, les légendes aïnoues ne considèrent pas que leurs esprits leur parlent, au sens s'exprimer avec des mots articulés. Mais les sons et les attitudes doivent être interprétés pour comprendre la signification du message envoyé par les kamuys.
Selon la légende, les koropokkuru étaient les gens qui vivaient sur les terres des Aïnous avant que ceux-ci y habitent. Ils étaient de petite taille, agiles et habiles à la pêche. Ils vivaient dans des fosses dont les toits étaient faits de feuilles de pétasite. Il y a longtemps, les koropokkuru étaient en bons termes avec les Aïnous et leur envoyaient des cerfs, du poisson et d'autres gibiers et échangeaient des marchandises avec eux. Cependant, les petites personnes détestaient être vues, alors elles effectuaient furtivement leurs livraisons sous le couvert de la nuit. Un jour, un jeune Aïnou a décidé qu'il voulait voir un koropokkuru par lui-même, alors il a attendu en embuscade près de la fenêtre où leurs cadeaux étaient généralement laissés. Lorsqu'un koropokkuru est venu y déposer quelque chose, le jeune homme l'a saisi par la main et l'a traîné à l'intérieur. Il s'est avéré qu'il s'agissait d'une belle femme koropokkuru qui était tellement enragée par la grossièreté du jeune homme que son peuple n'a pas été revu depuis. Leurs fosses, leurs poteries et leurs outils en pierre, croient les Aïnous, restent encore dispersés dans le paysage.

Kuzunoha


(Source : https://yokai.com/)



Kuzunoha est le nom d'une renarde kitsune, animal polymorphe populaire dans le folklore japonais et souvent associé à Inari, une divinité shintoïste dont il serait le messager. L'histoirede Kuzunoha est conservée dans un certain nombre de pièces de kabuki et de bunraki (formes du théâtre japonais traditionnel). 
L'histoire de Kuzunoha se déroule alors que le Japon vivait sous le règne de l'empereur Murakami (946-967). Le jeune noble Abe no Yasuna était un onmyoji (sorte de fonctionnaire spécialisé en magie et divination) qui travaillait à reconstruire l'image de sa maison. La famille Abe était autrefois une famille riche et puissante, mais leurs terres et leur statut avaient été perdus des années auparavant par le père de Yasuna, qui avait été trompé par des escrocs. Yasuna se rendait souvent au temple Inari du village de Shinoda pour prier et demander la bénédiction des dieux. 
Un jour, alors qu'il marchait dans les bois de Shinoda, un magnifique renard blanc croisa son chemin. Il était poursuivi par un chasseur et demanda à Yasuna de l'aider. Celui-ci savait que les renards blancs étaient sacrés pour Inari et aida donc la créature à s'échapper. Mais le chasseur arriva sur les lieux et, comprenant que Yasuna lui avait fait perdre sa proie, il s'en prit violemment au jeune homme qui fut grièvement blessé et laissé étendu seul, sur le sentier, entre la vie et la mort. 
Après le départ du chasseur, une jeune femme sortit de la forêt et s'approcha de Yasuna, elle dit s'appeler Kuzunoha. Elle le ramena jusque chez lui et s'accupa de lui jusqu'à ce qu'il aille mieux et soit sauvé. En réalité, cette femme était le renard qu'il avait sauvé ayant adopté une forme humaine pour pouvoir soigner ses blessures. Elle continua à lui rendre visite pour s'assurer qu'il se remettait bien de ses blessures. Ils finirent ainsi par tomber amoureux et, quand Yasuna fut remis de ses blessures, ils se marièrent. Plus tard, ils eurent un fils, Seimei, qui se montra prodigieusement intelligent. Kuzunoha se rendit compte que son fils avait hérité d’une partie de sa nature surnaturelle.
Cependant, alors que leur fils avait 5 ans, il surprit sa mère au travers d'un miroir redevenir ce qu'elle était : un renard blanc. Découverte, elle dut quitter les siens, et elle se prépara à retourner à la vie sauvage. Elle laissa derrière elle un poème d’adieu, demandant à son mari Yasuna de venir la voir dans la forêt de Shinoda. Lorsque Yasuna lut le poème, il se rendit compte que sa femme bien-aimée était le renard blanc qu'il avait sauvé des années auparavant. Yasuna et son fils fouillèrent les bois, elle leur apparut enfin sous sa forme de renard. Elle révèla qu'elle était le kami, ou l'esprit divin, du lieu saint de Shinoda. Elle leur donna une boule de cristal et une boîte en or comme présents d'adieu puis quitta le monde des humains à jamais. Son fils grandit pour devenir un sorcier puissant, grâce aux cadeaux de sa mère, à son lignage yokai par sa mère, et à son entraînement en tant qu'onmyoji par son père. Il prit le nom d'Abe no Seimei et devient l'onmyoji le plus puissant de l'histoire du Japon.

Noppera-bo


(Source : https://yokai.com/)



Un noppera-bo, ou "fantôme sans visage", est une créature légendaire japonaise. Son apparence est celle d’un être humain normal, à l’exception de son visage, dont il peut faire disparaître à volonté les traits habituels, yeux, nez et bouche, laissant seulement à leur place une étendue de peau lisse. La principale activité du noppera-bo consiste à effrayer les gens en dévoilant tout d'un coup son étrange faciès. Bien que les raisons de ce comportement ne soient pas toujours évidentes à déterminer, les plus probables semblent être le désir de jouer un mauvais tour ou de punir sa victime. Un noppera-bo incarne généralement une personne dont son souffre-douleur ne se méfierait pas au premier abord, par exemple une de ses connaissances, ou encore une jeune fille. Par la suite, lorsque la personne est assez près de lui, il se frotte le visage pour effacer ses attributs faciaux et provoquer la panique. Malgré tout, le noppera-bo n'a pas la réputation de blesser physiquement les gens.
Souvent, ces mystérieux yokai sont rencontrés sur des routes calmes et désertes tard dans la nuit, quand personne d'autre n'est là. Un noppera-bo apparaît généralement sous les traits d'un homme ou d'une femme, le dos tourné vers l'observateur. Lorsqu'il est approché, le yokai se retourne et révèle sa forme terrifiante. Pour maximiser l'effet, il apparaît souvent avec un visage au début, puis il essuie son visage de façon spectaculaire avec sa main au moment le plus opportun, faisant ainsi disparaître ses traits. Le noppera-bo se délecte de la terreur qu'il inflige ainsi à sa victime sans méfiance. 
Les noppera-bo travaillent aussi souvent en duo ou en groupe pour effrayer leur victime. Quand celle-ci s'enfuit paniquée du premier noppera-bo, elle se heurte à une autre personne qui lui demande ce qui ne va pas. Lorsque la victime explique ce qu'elle a vu, la personne lui répond : "Oh, tu veux dire comme ça ?", et elle essuie son visage exactement comme le premier noppera-bo. Les noppera-bo sont même connus pour se faire passer pour des proches de leur victime. Parfois, un pauvre homme court jusque chez lui, après avoir rencontré plusieurs monstres sans visage, et veut raconter à sa femme ce qu'il a vu. Et celle-ci lui répond également : "Oh vous voulez dire comme ça ?"...
Il existe quelques contes mettant en scène le noppera-bo, tel celui où une jeune femme est sauvée d’une bande de bandits par un samouraï dont le visage disparaît ; ou encore, des histoires de nobles qui, sortant pour un rendez-vous galant, découvrent que la courtisane qu'ils ont en vue est en fait un noppera-bo.
 
 



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