Les carnets de PiPhie

 

Uzume


(Source : https://non-aliencreatures.fandom.com/)



Dans la mythologie japonaise, Ame no Uzume no Mikoto, ou simplement Uzume, est la divinité de la gaieté et de la bonne humeur, de la fertilité et de la danse. Sa représentation dans l'art japonais est celle d'une personne éternellement souriante, joufflue, avec une petite bouche et un large front agrémenté de deux taches noires de part et d'autre de la médiane. Ses cheveux sont ramassés en deux bandeaux sur les tempes. La déesse est honorée au sanctuaire shinto installé au sommet du mont Inamura dans la préfecture de Kochi.
Uzume est notamment connue à cause de la danse qu'elle effectua pour faire sortir Amaterasu de la grotte où elle s'était enfermée à la suite de sa querelle avec son frère Susanoo. A ce moment, l'obscurité qui envahit le monde facilita l'activité des kami méchants et des démons et consterna les autres kami. Les huit cents myriades de kami s'assemblèrent dans le lit desséché de la rivière pour délibérer sur les mesures à prendre pour faire réapparaître la déesse du Soleil. Taka mi musubi, "celui qui accumule les pensées", demanda qu'on apporte des coqs, dont le chant annonce l'aurore, mais cela ne fit pas reparaître le soleil. Il donna alors l'ordre de fabriquer un miroir et des colliers de joyaux, qu'on fixa sur l'arbre Sakaki. Il prononça des paroles rituelles et la déesse Uzume se para de différentes plantes, prit dans ses mains des feuilles de bambou et monta sur un baquet renversé placé devant l'entrée de la grotte. La kami enjouée commença alors à chanter et danser lascivement ; comme elle tourbillonnait, ses vêtements virevoltaient amplement dévoilant ainsi ses jambes et sa poitrine. Ce spectacle tira des acclamations grivoises des huit millions de dieux et de déesses assemblés. Ce vacarme troubla Amaterasu cachée dans la caverne qui passa la tête par l'ouverture. Alors Tajikarawo, dieu connu pour sa force, l'empêcha de retourner dans la caverne et les autres la supplièrent de ne jamais se cacher à nouveau. On suppose que la danse, appelée Karuga, qu'Uzume exécuta pour Amaterasu représentait la plantation des semences et l'attente du retour du soleil après l'hiver.
Une autre légende raconte comment Uzume accompagna Ninigi, le petit fils d'Amaterasu, au Japon. Elle capta l'attention de Saruta-hiko. Charmé par sa danse, Saruta-hiko consentit à laisser passer Ninigi et même à le guider et à le protéger pour qu'il puisse donner aux humains le riz et un empereur pour les gouverner. Par la suite, Uzume se maria avec Saruta-hiko.

Ryujin


(Source : https://www.dol-celeb.com/)



Ryujin est le dieu de la mer dans la mythologie japonaise. Il se présente comme un immense dragon, symbole de la puissance de l'océan, pourvu d'une large gueule et capable de prendre forme humaine. Le kami Ryujin est le plus grand des dragons de la mythologie japonaise, avec un corps long comme celui d’un serpent recouvert d’écailles, une longue moustache, une barbe et avec ses pattes dotées de trois griffes. Il vit au fond de l’océan dans le Ryugu-jo, un immense palais en joncs et coraux blancs et rouges, où tortues marines, poissons et méduses sont ses serviteurs. Depuis ces lieux, il contrôle les marées à l’aide de joyaux magiques, servant également de décorations au palais. Ainsi, il incarne à la fois les risques et les bienfaits de la mer. Dans ce cadre, on comprend bien pourquoi le Japon ancestral l'a érigé comme emblème.
Comme il revêt parfois une forme humaine, il a également construit une vie à la surface. Il est ainsi le père de la magnifique déesse Otohime, qui épousa le prince chasseur Hoori, un descendant d'Amaterasu. De leur union naquit Ugayafukiaezu, qui eut pour fils Jimmu-Tenno, amené à devenir le premier empereur du Japon. C’est la raison pour laquelle les empereurs se disent descendants des Kami et plus particulièrement d’Amaterasu et de Ryujin.
Le récit le plus célèbre concernant Ryujin est celui de la méduse (ou de la pieuvre dans certaines versions) et du singe. Un jour Ryujin demanda un foie de singe à la méduse qui avait encore à cette époque des os, une queue et des pieds (dans certaines versions de l'histoire, dans le but de guérir une éruption incurable, dans d'autre, à la demande de son épouse). Lorsque la méduse trouva un singe et lui demanda son foie, le singe prétendit que celui-ci était dans une fiole cachée dans la forêt : il était trop lourd et le singe préférait le cacher dans la journée. Il proposa à la méduse d'aller avec lui le chercher, mais arrivé sur les lieux, où il n'y avait évidemment pas trace de l'organe, le singe affirma qu'on avait dû lui dérober son foie et qu'il devait retrouver les voleurs. En attendant, la méduse retourna auprès de Ryujin et lui expliqua la situation. Le dragon, n’étant pas dupe, comprit de suite que le singe s’était joué de la méduse. Furieux, il l’écrasa au point qu’elle en perdit tous ses os, lui donnant la forme des méduses que l’on connaît aujourd’hui.
D'autres légendes concernant Ryujin montrent que celui-ci peut être à la fois une puissance dévastatrice mais aussi une entité bienveillante qui vole au secours des gens, reflétant ainsi la nature changeante de la mer. Par exemple, une autre légende raconte que  l'impératrice Jingu a pu mener à bien sa bataille en Corée, grâce aux joyaux maritimes du fameux Ryujin. En effet, lorsqu'elle a combattu contre la marine coréenne, l’impératrice a balancé le kanju (joyau de marée) dans la mer. La marée s'est alors retirée. Cela a bloqué la flotte de l'armée de Corée et les guerriers coréens ont dû sortir de leurs bateaux. L'impératrice Jingu a alors mis le manju (bijou de marée) dans l'eau, et d'un coup la mer remonta. Les soldats coréens furent ensevelis sous un déluge d'eau. Un festival annuel, nommé Gion Matsuri, se déroule au sanctuaire shinto Yasaka pour fêter cette légende.

Shinigami


(Source : https://mysteryplanet.com.ar/site/)



Au Japon, les shinigami (littéralement "kami (dieu) de la mort") sont les dieux qui invitent les êtres humains à la mort, les dieux psychopompes autrement dit conducteurs des âmes des morts. C'est en quelque sorte l'équivalent de la Faucheuse des traditions européennes. Mais à la différence de celle-ci, un shinigami n'a pas d'apparence stéréotypée. On le décrit souvent comme un démon, parfois d'apparence humanoïde. De plus les shnigami sont nombreux et travailleraient en binômes. Par ailleurs, la Faucheuse n'est qu'un psychopompe servant à rompre les derniers liens entre l'âme et le corps et à guider le défunt vers le monde des morts. Elle n'aurait cependant aucun contrôle sur la mort même de la victime alors que les shinigami ont pour mission de s'assurer que chaque être humain meurt exactement au moment marqué par son destin, de décider comment il mourra ou de l'inciter à respecter la date fixée.
On parle généralement de shinigami pour désigner tous les dieux de la morts, mais la mythologie japonaise en compte deux principaux : Enma, celui qui juge les âmes des morts, et Izanami, l'épouse d'Izanagi formant avec lui l'un des premiers couples de kamis, les dieux envoyés sur Terre, et considérée comme la déesse japonaise de la mort.
La légende de ces créatures de la mort est très présente au Japon, de nombreuses histoires en découlent. La plus célèbre est celle du tunnel de Shirogane à Tokyo : on raconte que s’y trouve le passage entre le monde des vivants et celui des morts, qu’empruntent les shinigami. Certaines personnes auraient vu des visages, hurlant de terreur sur les piliers du tunnel. 
De toute évidence, les shinigami semblent avoir beaucoup de travail dans une culture avec une longue histoire de suicide honorable ; en fait, le Japon a l'un des taux de suicide les plus élevés au monde. Cela a conduit le thème de la mort à devenir populaire dans les séries animées et les mangas où la frontière avec l'au-delà et les âmes humaines sont les principaux protagonistes.

Renard à neuf queues


(Source : https://aminoapps.com/)



Le renard à neuf queues, ou kumiho, est une créature qui apparaît dans les contes oraux et les légendes de la Corée. On le trouve également au Japon sous le nom de kyubi no kitsune, et en Chine sous le nom de jiu wei hu.
En Corée, le kumiho est toujours considéré comme une créature maléfique qui souhaite aspirer l'énergie vitale des hommes. Selon les contes coréens, un renard qui vit mille ans se transforme en kumiho. Il peut alors se transformer comme il veut, entre autres en une belle jeune fille dans l'intention de séduire les hommes et d'absorber ainsi leur énergie vitale. Mais malgré sa tranformation, il reste toujours quelque chose en lui qui rappelle sa nature sournoise et les chiens reconnaissent son odeur.
De nombreux contes coréens font intervenir un kumiho. Dans "La transformation du kumiho" par exemple, celui-ci prend exactement l'apparence de la mariée lors d'une noce. La mère de la jeune femme elle-même est incapable de voir la différence. Le kumiho n'est découvert qu'au moment où ses vêtements lui sont enlevés. 
Au Japon, le renard à neuf queues fait partie des kitsune, des esprits surnaturels qui ont la forme de renards. Les kitsune posséderaient une intelligence supérieure, une longue vie et des pouvoirs magiques. Parmi les kitsune, on distingue les zenko ("les bons renards") qui sont des renards célestes bienveillants, et les yako ("renards des champs") qui tendent à être espiègles et malicieux. Physiquement, les kitsune sont connus pour avoir jusqu'à neuf queues. Généralement, un grand nombre de queues indique un renard plus vieux et plus puissant ; en fait, quelques contes populaires disent que le renard n'aura de queues supplémentaires que lorsqu'il aura plus de 100 ans. Une, cinq, sept, neuf queues sont les nombres les plus courants dans les histoires populaires. Quand un kitsune gagne sa neuvième queue, sa fourrure devient blanche ou dorée. Ces renards à neuf queues acquièrent la capacité de voir et d'entendre ce qui arrive n'importe où dans le monde. D'autres récits leur attribuent une sagesse infinie.
Un kitsune peut prendre forme humaine, capacité qu'il acquiert généralement à l'âge de cent ans. Les formes communes prises par les kitsune incluent des belles femmes, des jeunes filles ou des hommes âgés. La croyance commune dans le Japon médiéval était que n'importe quelle femme seule rencontrée en particulier au crépuscule ou la nuit pouvait être un renard. Dans certaines histoires, les kitsune ont des difficultés à cacher leur queue quand ils prennent forme humaine ; chercher une queue, quand le renard est ivre ou ne fait pas attention, est une méthode ordinaire pour discerner leur véritable nature. 

Kappa


(Source : https://yoair.com/)



Le kappa est un monstre du folklore japonais, décrit comme un génie ou un diablotin d'eau. Le kappa est réputé pour chercher à attirer les humains ou les animaux dans l'eau, son habitat naturel, et les faire obéir à sa volonté.
Un kappa a l'apparence d'une tortue anthopomorphe mesurant environ 30 cm mais, malgré sa petite taille, il est considéré comme un être d'une puissance redoutable. Il est souvent représenté avec une carapace et une bouche en forme de bec. Le sommet de son crâne est légèrement creusé, entouré de cheveux. Cet affaissement est rempli d'eau, liquide dont il tire sa puissance. Son habitat connu serait les fleuves, les lacs et les étangs du nord du Japon. Il aurait la longévité de la tortue, soit environ cent ans. Le kappa sait très bien parler japonais et jouer au shogi, un genre de jeu d'échecs traditionnel japonais.
La plupart des farces des kappas consistent à s'introduire dans les villages pour voler de la nourriture, lâcher des gaz et regarder sous les kimonos des femmes. Mais ils peuvent aussi noyer animaux et humains, kidnapper des enfants et violer les femmes.
Selon le folklore japonais, il existe deux manière de se débarrasser d'un kappa et donc d'éviter les ennuis. Comme le kappa est réputé être d'une politesse rare, il suffit de le saluer à la manière japonaise, en s'inclinant vers l'avant. Il fera alors de même, laissant ainsi couler toute l'eau de son crâne ce qui lui fait perdre sa puissance et le rend inoffensif. Une autre manière, plus prévoyante, consiste à jeter dans son habitat des concombres gravés aux noms des habitants de la maison. Il ne s'attaquera pas à ceux qui lui ont offert sa nourriture. Ce lien avec le concombre a donné le nom de kappamaki à une variété de maki (variété de sushi se présentant sous la forme d'un rouleau d'algue nori séchée entourant du riz blanc et farci par divers aliments) avec des juliennes de concombre dans le centre.
Les kappa sont des personnages populaires dans les mangas, l'animation japonaise, la littérature populaire et les jouets d'enfants. Leur image a parfois été modernisée, de sorte qu'ils soient plus sympathiques, mignons et bienveillants. On peut noter aussi que l’insulte courante au Japon, "kappa pervers", se retrouve dans de nombreux ouvrages populaires.

Ashinaga et Tenaga


(Source : https://fr.wikipedia.org/)



Ashinaga et Tenaga forment une paire de yokais (esprits) du folklore japonais. Ce sont deux personnages très connus et très représentés de la mythologie japonaise.
Ashinaga possède des jambes extrêmement longues, d'un peu plus de 6 m, tandis que Tenaga possède des bras extrêmement longs qui peuvent atteindre un peu plus de 9 m. Ils figurent souvent associés sur un même netsuke, qui est un objet vestimentaire traditionnel japonais servant à maintenir les sagemono, sortes de petites boîtes contenant des objets usuels suspendues à l'obi (ceinture) du kimono, vêtement qui ne possède pas de poche. Quand ils sont ainsi associés, Ashinaga et Tenaga symbolisent l'aide mutuelle que l'on se doit l'un à l'autre : Ashinaga, grâce à ses longues jambes, marche sur le fond des eaux profondes en portant Tenaga sur ses épaules. Ce dernier, avec ses longs bras, n'a aucun mal pour attraper poissons, coquillages et crustacés que les deux compères se partageront ultérieurement.
La paire est communément décrite comme des gens de deux pays : le "pays de ceux qui ont des longues jambes" et le "pays de ceux qui ont des longs bras". Les gens de ces deux pays travaillent donc en équipe pour attraper les poissons du bord de mer.
Selon certaines sources, ces deux pays seraient situés dans le Kyushu, la plus méridionale des quatre îles principales du Japon. Dans certains contes, ces personnages fabuleux seraient originaires d'un royaume mythique situé aux Indes et auraient été importés au Japon via la Chine et la Corée. Pour d'autres écrivains ils auraient vécu en Malaisie, en Mandchourie ou dans les provinces du Nord de la Chine. Les sculpteurs de netsuke les représentent donc parfois sous l'aspect d'Indiens, parfois avec un type sémitique, parfois aussi avec un faciès négroïde.
 
 



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