Les carnets de PiPhie

 
Si on a lu au moins une fois les aventures de Tintin, on ne peut s'empêcher de s'imaginer dans la peau du petit reporter lorsque l'on parcourt la longue allée qui mène à l'entrée du château :



A l'intérieur du château, on est émerveillé par la richesse et la densité du mobilier et de la décoration.
Dans l'escalier d'honneur, on trouve une armure savoyarde de parade du XVIe siècle, pesant 25kg, et, accroché au mur au-dessus, un bois préhistorique âgé de plus de 6000 ans, venant d'un cervus magaceros (ancêtre de l'élan) et trouvé dans les glaces de Sibérie il y a 200 ans. Ce magnifique témoignage a été offert au marquis Paul de Vibraye, scientifique et grand collectionneur de minéraux du XIXe siècle :



Parmi le grand nombre de belles pièces visitées, voici une chambre d'enfant, avec les premiers modèles de chevaux en bois d'époque Napoléon III :



Dans la chambre des mariés, on trouve la robe de mariée de la marquise de Vibraye (1994) :



Des fenêtres du château, côté nord, on a une belle vue vers l'Orangerie du XVIIIe siècle, qui servait autrefois d'abri aux orangers l'hiver. Entièrement restaurée et aménagée, elle sert aujourd'hui de lieu de réception. Elle est précédée par le jardin des Apprentis, jardin d'ornement et d'agrément de conception contemporaine, avec son petit plan d'eau et sa nature un peu sauvage:

La visite du domaine peut se poursuivre par la découverte du grand parc, planté d'arbres remarquables, dont des séquoias et plusieurs variétés de cèdres. Le parc forestier se visite à bord de voitures électriques et de petits bateaux sur le canal qui le traverse, une sympathique promenade en pleine nature :



Cheverny est aussi un haut lieu de vénerie : l'équipage chasse deux fois par semaine d'octobre à fin mars. Les chenils abritent une centaine de chiens français tricolores, avec le V de Vibraye, au flanc droit de chaque chien, marqué au ciseau, et que l'on voit bien sur ce beau spécimen qui pose gracieusement pour la photo :



Près du chenil et des communs, qui servent encore à l'entretien et à l'administration du domaine, on peut visiter la salle des trophées qui contient quelques uns des plus beaux trophées de l'équipage de Cheverny, mis en valeur par un beau vitrail contemporain et des tableaux illustrant la chasse à courre. A l'extérieur, un superbe jardin potager aux couleurs chatoyantes, où les légumes se mêlent aux fleurs, et décoré de manière originale par des matériaux de couleurs vives :



Enfin, une partie des bâtiments jouxtant le chenil abrite une exposition interactive permanente sur le thème : les secrets de Moulinsart. L'exposition reconstitue plusieurs scènes célèbres des aventures de Tintin, qui ont eu pour décor le château de Moulinsart : la crypte du Secret de la Licorne et l'évocation du beau vaisseau de l'ancêtre de Haddock, l'orage et les fenêtres cassées de l'Affaire Tournesol, le laboratoire de l'Affaire Tournesol, la galerie d'Abdallah, accueilli à Moulinsart dans l'album Coke en Stock, le Supercolor Tryphonar des Bijoux de la Castafiore. Et un scoop de l'exposition : la chambre de Tintin au château de Moulinsart, jamais montrée par Hergé dans les aventures de son petit reporter.
L'exposition est vraiment très bien réalisée, on déambule dans différentes pièces recréant les ambiances des aventures de Tintin, et on peut de plus toucher, et manipuler des petites trappes qui découvrent différentes surprises.
Voici une photo de la salle qui évoque la recherche de l'épave de la Licorne, à l'aide du fameux sous-marin individuel en forme de requin inventé par le professeur Tournesol :

Château d'Amboise

Notre dernière visite de château sera pour celui qui est le plus proche des Arpentis, où nous logions : le Château d'Amboise. Ayant déjà passé plusieurs soirées à Amboise, nous avions déjà pu admirer le château de différents points de vue, soit depuis les bords de Loire, soit directement du pied de ses remparts, où une rampe mène à l'entrée du château. Mais il a fallu attendre le dernier jour pour que nous le visitions, ayant loupé la nocturne quelques jours plus tôt pour cause de météo...

Le château d'Amboise se dresse sur un promontoire qui domine la Loire, et le site constitua très tôt dans l'histoire un poste d'observation idéal sur le fleuve et ses environs. Le fief d'Amboise est d'abord propriété de la puissante famille d'Amboise-Chaumont, qui devient vassale du roi de France Philippe-Auguste en 1214. En 1431, Louis d'Amboise est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du Roi Charles VII, dont le règne marque le début du séjour des rois de France dans le Val de Loire. Louis d'Amboise est finalement gracié mais le château est confisqué au profit de la Couronne.

Le fils de Charles VII, Louis XI, va choisir Amboise comme lieu de résidence de la Reine et du futur dauphin, qui naît à Amboise le 30 juin 1470. Le bébé, futur Charles VIII, est l'unique survivant des cinq fils de Louis XI, le seul à passer l'âge de un an. Le dauphin est de santé fragile et Louis XI, voulant assurer sa succession, a choisi Amboise par sécurité. Le dauphin Charles apprécie Amboise, où il est élevé sous la garde d'un seigneur de Touraine, Jean Bourré, et en fera sa demeure de prédilection.
Dès le début de son règne, Charles VIII est sans nul doute le grand architecte du château, puisqu'il consacre toute son énergie à transformer l'ancienne forteresse médiévale en un palais gothique somptueux. Il ordonne la construction de deux tours cavalières aux dimensions exceptionnelles, qui permettent aux carrosses et cavaliers de rejoindre, depuis la ville, les terrasses du château, 40 mètres plus haut. On lui doit également la construction de la chapelle Saint-Hubert et l'aménagement du parc. Sa mort prématurée, à l'âge de 28 ans après avoir heurté le linteau d'une porte du château, l'empêchera de voir achevé son grand projet. C'est son successeur Louis XII qui poursuivra les travaux.

Quand Louis XII décède et que François 1er monte sur le trône en 1515, la cour va peu à peu se désintéresser du château, bien que la construction continue, le Roi préférant d'autres demeures telles que Chambord, Blois ou Fontainebleau. François 1er invite quand même à Amboise un hôte illustre, Léonard de Vinci, qui logera au Clos-Lucé tout proche.

Les séjours royaux à Amboise se font de plus en plus rares, pour devenir quasi inexistants sous Henri III. Le château connut des périodes d'abandon et plusieurs phases de démolitions organisées. Seul un cinquième du château échappe au démantèlement. Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans, arrière-petite-fille de Louis XIV, en hérite en 1815. Son fils Louis-Philippe, futur Roi des Français, le reçoit ensuite en héritage, dégage les remparts en faisant démolir les 46 maisons qui entourent le château et qu'il a rachetées, et décore le logis au goût du temps.

Le duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe, joue un rôle important dans la colonisation de l'Algérie. Il accepte la reddition de l'émir Abd-el-Kader, qui sera assigné à résidence à Amboise avec sa famille et sa suite, soit environ quatre-vingts personnes. L'émir passe quatre ans au château, avant d'être personnellement libéré par Louis Napoléon Bonaparte.

De nombreuses restaurations ont été entreprises aux XIXe et XXe siècles, pour en faire le lieu de visites touristiques chargé d'histoire que l'on peut voir aujourd'hui.

Voici une vue générale du château, depuis les jardins, avec la Loire en arrière-plan à droite :



On y distingue, sur la droite, l'une des tours cavalières, sur la terrasse de laquelle on peut accéder pour avoir une belle vue sur la petite ville d'Amboise et le cours de la Loire.
 
 



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