Château d'AmboiseNotre dernière visite de château sera pour celui qui est le plus proche des Arpentis, où nous logions : le
Château d'Amboise. Ayant déjà passé plusieurs soirées à Amboise, nous avions déjà pu admirer le château de différents points de vue, soit depuis les bords de Loire, soit directement du pied de ses remparts, où une rampe mène à l'entrée du château. Mais il a fallu attendre le dernier jour pour que nous le visitions, ayant loupé la nocturne quelques jours plus tôt pour cause de météo...
Le château d'Amboise se dresse sur un promontoire qui domine la Loire, et le site constitua très tôt dans l'histoire un poste d'observation idéal sur le fleuve et ses environs. Le fief d'Amboise est d'abord propriété de la puissante famille d'Amboise-Chaumont, qui devient vassale du roi de France Philippe-Auguste en 1214. En 1431, Louis d'Amboise est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du Roi Charles VII, dont le règne marque le début du séjour des rois de France dans le Val de Loire. Louis d'Amboise est finalement gracié mais le château est confisqué au profit de la Couronne.
Le fils de Charles VII, Louis XI, va choisir Amboise comme lieu de résidence de la Reine et du futur dauphin, qui naît à Amboise le 30 juin 1470. Le bébé, futur Charles VIII, est l'unique survivant des cinq fils de Louis XI, le seul à passer l'âge de un an. Le dauphin est de santé fragile et Louis XI, voulant assurer sa succession, a choisi Amboise par sécurité. Le dauphin Charles apprécie Amboise, où il est élevé sous la garde d'un seigneur de Touraine, Jean Bourré, et en fera sa demeure de prédilection.
Dès le début de son règne, Charles VIII est sans nul doute le grand architecte du château, puisqu'il consacre toute son énergie à transformer l'ancienne forteresse médiévale en un palais gothique somptueux. Il ordonne la construction de deux tours cavalières aux dimensions exceptionnelles, qui permettent aux carrosses et cavaliers de rejoindre, depuis la ville, les terrasses du château, 40 mètres plus haut. On lui doit également la construction de la chapelle Saint-Hubert et l'aménagement du parc. Sa mort prématurée, à l'âge de 28 ans après avoir heurté le linteau d'une porte du château, l'empêchera de voir achevé son grand projet. C'est son successeur Louis XII qui poursuivra les travaux.
Quand Louis XII décède et que François 1er monte sur le trône en 1515, la cour va peu à peu se désintéresser du château, bien que la construction continue, le Roi préférant d'autres demeures telles que Chambord, Blois ou Fontainebleau. François 1er invite quand même à Amboise un hôte illustre, Léonard de Vinci, qui logera au Clos-Lucé tout proche.
Les séjours royaux à Amboise se font de plus en plus rares, pour devenir quasi inexistants sous Henri III. Le château connut des périodes d'abandon et plusieurs phases de démolitions organisées. Seul un cinquième du château échappe au démantèlement. Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans, arrière-petite-fille de Louis XIV, en hérite en 1815. Son fils Louis-Philippe, futur Roi des Français, le reçoit ensuite en héritage, dégage les remparts en faisant démolir les 46 maisons qui entourent le château et qu'il a rachetées, et décore le logis au goût du temps.
Le duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe, joue un rôle important dans la colonisation de l'Algérie. Il accepte la reddition de l'émir Abd-el-Kader, qui sera assigné à résidence à Amboise avec sa famille et sa suite, soit environ quatre-vingts personnes. L'émir passe quatre ans au château, avant d'être personnellement libéré par Louis Napoléon Bonaparte.
De nombreuses restaurations ont été entreprises aux XIXe et XXe siècles, pour en faire le lieu de visites touristiques chargé d'histoire que l'on peut voir aujourd'hui.
Voici une vue générale du château, depuis les jardins, avec la Loire en arrière-plan à droite :

On y distingue, sur la droite, l'une des tours cavalières, sur la terrasse de laquelle on peut accéder pour avoir une belle vue sur la petite ville d'Amboise et le cours de la Loire.