Les carnets de PiPhie

 
De l'autre côté, le port se prolonge par une "Avenida de las playas" plus moderne, avec de nombreuses offres touristiques, et longeant d'immenses plages de sable blond qui s'étendent sur 6 km, quasiment jusqu'à l'aéroport.
Nous avons passé un moment sur la plage dite "Los Pocillos" qui s'est avérée quasi déserte tellement la plage est étendue. Une autre raison pourrait être également la présence du vent, toujours très soutenu, qui rend parfois inconfortables ces moments sur la plage, tant on est fouetté par les grains de sable qui virevoltent et s'incrustent partout.
Voici une vue de la plage "Los Pocillos" :



D'ailleurs, nous avons préféré à cette immense plage le confort de petites criques, que l'on peut trouver à proximité de Puerto del Carmen, et où les eaux limpides permettent d'observer une multitude de poissons, à condition d'être au moins équipé comme nous de masque et tuba. Nous avions trouvé un endroit très calme, où nous pouvions accéder par des escaliers aménagés dans la falaise rocheuse, et qui a permis des baignades très agréables, même s'il faut parfois être attentif à la force des vagues.
A ce propos, je ne résiste pas à vous raconter une petite anecdote : descendus au niveau de la crique, nous étions en train de chercher un rocher plus confortable que les autres pour nous installer, quand nous avons constaté qu'un nageur séchait à proximité dans le plus simple appareil. Par discrétion, nous nous sommes éloignés, et nous nous sommes installés dans un endroit à l'écart du jeune exhibitionniste. Mais quelques minutes plus tard, voilà notre nageur, toujours entièrement nu, qui effectue un impeccable plongeon !
Apparemment, il s'agissait d'habitants de l'île, très à l'aise dans l'eau et ne se préoccupant pas d'un aspect aussi secondaire que la pudeur, nous avons pu constater d'ailleurs, lors de nos baignades, qu'ils étaient finalement un petit groupe dans ce cas ;o)

Côte Sud-Ouest

Pour notre première journée de visite touristique sur l'île, nous choisissons d'explorer la côte sud-ouest. En partant de Puerto Calero, nous nous dirigeons d'abord vers Yaïza, un petit village typique de l'île, qui est également une porte d'entrée vers le parc national des volcans, le Timanfaya, dont je reparlerai plus loin.
Voici une photo montrant une vue du village de Yaïza, où l'on voit les étendues de terre noire volcanique garnies çà et là du vert des plantations, un aspect assez typique de l'île :



De Yaïza, nous nous dirigeons vers El Golfo, qui est un minuscule village de la côte sud-ouest, situé à l'extrémité sud du parc Timanfaya. C'est un village typique de pêcheurs, contenant à peine plus d'une rue, et qui offre quelques agréables petits restaurants donnant directement sur des rochers léchés par les vagues de l'océan. J'y ai dégusté d'excellentes patelles, et nous avons pu nous mouiller les pieds en promenant sur les rochers :



Sur les extérieurs du village, on peut aller admirer le Lago Verde : au milieu d'un cratère érodé par l'océan, il s'agit d'une petite mais attrayante lagune, dont l'eau se filtre depuis l'océan, de 8 à 10 mètres de profondeur, et qui impressionne surtout par sa couleur vert émeraude intense tout à fait extraordinaire, due aux algues qui ont colonisé le lac. Quand on débouche sur le site à partir d'un chemin pierreux un peu en hauteur, on est subjugué par le spectacle. Un chemin escarpé et pentu permet d'atteindre les abords de la lagune, que l'on ne peut cependant même pas toucher afin de préserver l'écosystème qui s'y est installé, de fines barrières maintenant les touristes à distance respectueuse. L'endroit permet également de continuer la promenade le long de la côte, sur quelques centaines de mètres après la lagune.

Voici une vue du Lago Verde tel qu'on le découvre depuis le chemin d'accès :



Une vue de près :



Une vue plus générale du site montre, à gauche, les vagues qui arrivent de l'océan, à droite la lagune qui se devine, et qui n'est dont pas très éloignée de l'eau de mer, et au milieu le chemin d'accès dans la terre rouge volcanique :



Avec vraiment beaucoup de chance, vous pourrez peut-être trouver sur le site un morceau de pierre volcanique contenant des fragments d'olivine, cette pierre vert clair typique des Canaries. Pour ma part, je pense qu'il faut vraiment y croire, car des vendeurs proposent ces pierres pour quelques euros à l'entrée du site ;o)

 
Après cette promenade au Lago Verde, nous continuons à longer la côte vers le sud de l'île pour nous arrêter un peu plus loin au site de Los Hervideros. Il s'agit d'un fragment de côte de falaises, où le refroidissement et la solidification de la lave produisirent rouleaux souterrains, fentes profondes et galeries, où les vagues de l'océan s'engouffrent avec force, formant parfois de hautes gerbes d'écume blanche. Le site permet une promenade sur des chemins aménagés au milieu des rochers escarpés, percés par endroits de gouffres donnant directement sur le spectacle de l'océan.

Voici une vue d'une partie des falaises de Los Hervideros :



En tournant le dos à l'océan, on peut admirer les splendides couleurs très variées du paysage volcanique :



Un des points de vue du site :



Nouvelle étape de notre visite de la côte : nous nous arrêtons pour admirer les Salinas de Janubio. Ce sont des marais salants qui forment une espèce d'immense échiquier aux tons variés correspondant aux différentes phases du processus d'évaporation.



Pour terminer cette journée de visites par un moment de détente, nous décidons d'aller à la plage de Papagayo, nichée dans un site naturel protégé, les Ajaches, et réputée pour sa quiétude, ses eaux limpides, et son sable fin et doré. Il faut cependant savoir que ce qui est en fait une suite de petites plages se trouve tout au bout d'un long chemin de terre de près de 6 km, en partant des environs de Playa Blanca, et assez difficile à rouler pour une voiture ordinaire telle que celle que nous avions louée, il serait en fait préférable de disposer d'un tout terrain !
Au bout du chemin, on se retrouve dans un parking, et il faut encore descendre à pied un chemin escarpé jusqu'à la plage proprement dite. Ceci dit, cela vaut quand même le coup, car l'endroit est vraiment agréable pour la baignade, tout en gardant un aspect naturel et sauvage.
Voici une vue de la plage, avec la belle lumière de fin de journée :

La Geria

A proximité de Yaiza, au centre de l'île, se trouve un paysage des plus insolites par rapport à ce qu'on espère trouver à Lanzarote : La Geria. Lors de l'éruption volcanique du Timanfaya, au XVIIIe siècle, les terres les plus fertiles furent ensevelies, ruinant les paysans de l'île. Loin de se décourager, ceux-ci ont transformé ce qui semblait être un malheur en une ressource ingénieuse. Ainsi, à La Geria, on plante des figuiers, des vignes et autres arbres fruitiers dans des trous laissés par les coulées de lave, ou dans des tranchées réalisées par le paysan lui-même, parfois à plusieurs mètres de profondeur. Cela permet d'atteindre le sol végétal antérieur à l'éruption, et de protéger les cultures du vent à l'aide de petits murs semi circulaires de pierres appelés Zocos.
En voyant les bons résultats de cette méthode, les paysans créèrent même leurs propres surfaces de culture artificicielles, couvrant les terrains de culture de terre végétale, sur laquelle ils étendaient une couche de lapilli ou cendres volcaniques, appelée rofe. Pendant la nuit, le rofe laisse passer l'humidité jusqu'à la terre végétale, et pendant la journée, il empêche son évaporation.

La culture utilisant cette technique la plus étendue à La Geria est celle de la vigne. Chaque plant de vigne est protégé dans son trou, entouré de son muret, et les feuilles vertes se détachent de manière éclatante sur la couche de cendres noires, créant ainsi un paysage des plus étonnants. Les raisins de ces vignes donnent le légendaire vino de Malvasia, un vin doré et délicieux.

Sur la route touristique des vins de Lanzarote, près de Masdache, on trouve El Grifo, le plus ancien vignoble des Canaries, fondé en 1775. On peut y visiter un musée du vin, montrant toutes les étapes de la fabrication du vin, avec les spécificités dues à la culture sur une île au volcanisme récent, et ne possédant pour ainsi dire pas d'arbres. La visite du musée se complète par une promenade dans les cultures proches, afin de mieux se rendre compte des méthodes utilisées, et par une dégustation des vins de la propriété : mousseux, blanc, rosé ou rouge, sans oublier le Canari, un assemblage de vins millésimés donnant un vin plutôt apéritif, un peu liquoreux, et à plus forte teneur en alcool, absolument délicieux.

Voici une photo de la propriété, avec le griffon, symbole du vignoble créé par Cesar Manrique :



Les "jardins" de la propriété, avec de vieilles vignes, chacune dans son trou et entourée de son muret :



On devine dans le fond les champs de culture de vignes.

Une vue générale de La Geria, aux pentes garnies de vignobles, avec la disposition traditionnelle de chaque cep abrité par un petit mur semi circulaire :



Pendant tout notre séjour, nous avons donc fait honneur aux vins de Lanzarote, car nous préférons toujours en vacances déguster des produits locaux, surtout quand, comme ici, ils s'avèrent délicieux ;o)
 
 



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