Les carnets de PiPhie

Saint-Malo

Sur la côte d'Emeraude, entre la pointe du Grouin et Saint-Briac, sur la rive droite de l'estuaire de la Rance, on trouve la cité corsaire de Saint-Malo. La cité historique de Saint-Malo, dite intra-muros car ceinte de remparts, est l'une des plus visitée de Bretagne. C'est donc un lieu très touristique, avec ses petits inconvénients comme la foule et la difficulté à se garer, même si de nombreux parkings sont disponibles à proximité.

Les remparts ceinturant la vieille ville sont longs de 1754 mètres et entourent 24 hectares d'intra-muros. L'enceinte primitive, datant du XIIe siècle, a été agrandie au début du XVIIIe siècle par Siméon Garangeau, ingénieur architecte du roi. On peut aujourd'hui pénétrer à l'intérieur de la ville close par huit portes et trois poternes. Lors de la seconde guerre mondiale cependant, les bombardements ont détruit 80% de la vieille ville, mais les remparts ont été préservés. La cité historique a donc été reconstruite, pas totalement à l'identique mais en préservant son histoire.

Il y a beaucoup de choses à visiter à Saint-Malo et aux alentours, je vous invite à explorer le site de tourisme de la ville: http://www.saint-malo-tourisme.com
En ce qui nous concerne, nous avons choisi de visiter d'abord le Fort National, puis de flâner dans l'intra-muros, où nous avons visité la demeure du corsaire, et enfin de terminer par la visite de la frégate corsaire L'Etoile du Roy.

Le Fort National est un bastion situé sur une île de Saint-Malo, accessible par la plage à marée basse. Il a été construit en 1689 par l'ingénieur Siméon Garangeau d'après les plans de Vauban et sur les ordres de Louis XIV. Il s'appuie sur le rocher de l'Islet qui servait dès le Moyen-Âge de point de repère pour les bateaux. Le Fort fut pensé comme un bastion défensif contre les attaques anglaises. Le Fort n'a jamais été pris de son histoire, mis à part durant la seconde guerre mondiale, où il devint une rude prison allemande. Suivant l'histoire de la France, il fut tour à tour appelé Fort Royal, Fort Républicain ou Fort Impérial. Il est appelé Fort National depuis 1870.
Notons également qu'il fut un lieu de duel pour le célèbre corsaire Surcouf. Né à Saint-Malo en 1773, Robert Charles Surcouf, corsaire au service de la France, deviendra aussi l'un des plus riches et puissants armateurs de Saint-Malo, doublé d'un prospère propriétaire terrien. L'histoire raconte qu'en 1816, Surcouf provoque un duel contre 12 officiers prussiens sur la pelouse du Fort National. Il terrasse ses 11 premiers adversaires et tranche simplement la main du 12e en déclarant : "Je vous épargne monsieur, car il me faut un témoin".

Ceci représente une partie de l'histoire et des anecdotes qui nous sont contées lors de la très intéressante visite guidée du Fort National. La visite permet de plus de profiter de panoramas exceptionnels à la fois sur la mer et sur la vieille ville.

Voici le Fort tel qu'il nous apparait depuis la plage, à marée basse :



Une vue vers Saint-malo depuis le Fort :



Une autre vue où on aperçoit la Tour Bidouane, construite sur un promontoire rocheux, et sur la plateforme de laquelle on trouve la statue de Surcouf :



Et voici le Fort à marée haute :


 

Depuis la plage, nous revenons vers les remparts de Saint-Malo :



Le blason de Saint-Malo, au-dessus d'une des portes d'entrée dans l'intra-muros, montre une hermine, symbole des remparts, marchant sur une herse, symbole de la ville :



La présence du dogue dans les armoiries, ornant ici une plaque d'égout, rappelle les chiens du guet qu'on lachait le soir sur la grève entourant les remparts afin d'assurer la protection de la ville contre les attaques ou le pillage. Ils étaient lâchés durant la période du couvre-feu, lorsque les portes de la ville étaient fermées, afin qu'ils n'attaquent pas les habitants. Ces derniers étaient avertis le soir qu'ils devaient rentrer par le clocher de la cathédrale, et le matin qu'ils pouvaient sortir au son d'une trompette. Ils ont été instaurés en 1155 et ont assuré leur fonction jusqu'en 1770.



 Promenade au-dessus des remparts :



Vue sur la ville depuis les remparts : la rue principale est caractérisée par un grand choix de restaurants variés dont les terrasses couvertes ne laissent qu'un passage étroit aux multiples touristes et aux véhicules, sans doute le revers du tourisme de masse...

Dans l'intra-muros, nous avons visité la Demeure de Corsaire. Aussi appelée Hôtel Magon, c'est un "hôtel particulier" construit en 1725 pour François-Auguste Magon de la Lande, armateur et corsaire du Roy à Saint-Malo. Classée monument historique, la demeure est gérée par une société familiale qui la restaure, l'entretient et l'exploite de manières variées. Nous avons même rencontré le propriétaire qui distribuait très simplement les tickets.
La visite guidée vaut surtout pour les multiples anecdotes racontées par le guide car peu de pièces sont montrées alors que la demeure en compte une soixantaine. Le guide nous plonge avec brio dans l'histoire des armateurs malouins du temps de la Compagnie des Indes, montrant çà et là des traces de ce commerce fructueux : épices, tissus, porcelaines, etc.
Si vous êtes intéressés par l'histoire, la visite peut vous plaire, mais on peut aussi être un peu déçu par le peu de pièces visitées, sans compter l'agglutinement de touristes auxquels il faut faire face et qui rendent parfois difficile le suivi du guide.

La visite commence dans le "salon d'apparat" :



Echantillons du commerce avec les Indes :



A noter quand même le passage par des escaliers dérobés surprenants jusqu'à la visite intéressante des caves, et la possibilité d'animations pour les enfants.