Le palanquin des larmes est un récit autobiographique écrit par l'écrivain français Georges Walter. Il a recueilli l'histoire de Chow Ching Lie, qui se fera plus tard appeler Julie quand elle ira vivre en France. Le récit aborde la vie traditionnelle des chinois et la condition des femmes en pleine évolution de la société chinoise avec la guerre sino-japonaise, la guerre civile et la révolution Maoïste. L'histoire de Chow Ching Lie nous fait pénétrer dans l'intimité d'une famille chinoise où cohabitent trois générations. Tous les détails d'une vie quotidienne traditionnelle nous sont racontés, qu'il s'agisse des moeurs ou des croyances, des relations essentielles et immuables entre les parents et les enfants, voire même des habitudes alimentaires ou des remèdes de grand-mère.
D'une famille de la petite bourgeoisie, Chow Ching Lie est choyée par son père, qui devra délaisser l'enseignement pour devenir agent de change, et par son grand frère Chow Ching Son, qui sera le héros de son enfance et lui apprendra la "boxe de singe" pour se défendre. Sa mère est plus sévère mais s'occupe bien de ses enfants, Ching Lie aura encore une plus jeune soeur et deux frères. Ching Lie suit sa scolarité dans une école britannique, la famille habitant dans la concession française de Shangaï. Elle découvre le piano, un instrument dans lequel elle excelle rapidement, elle deviendra d'ailleurs une pianiste de talent.
Mais cette enfance heureuse va prendre fin quand Ching Lie, choisie pour sa beauté exceptionnelle, est mariée de force à 13 ans au fils de la plus riche famille de Shangaï. Elle monte dans le palanqui fleuri qui doit la conduire à sa belle-famille, pour elle ce sera le palanquin des larmes. Elle devra faire face à une belle-mère traditionnelle qui entend lui faire respecter à la lettres les coutumes chinoises. Et cela en plein moment de l'ascension de Mao Tsé Toung dont la révolution mène à l'abolition des mariages imposés et à la libération de la femme chinoise.
L'histoire de Chow Ching Lie, c'est l'histoire des traditions et des coutumes ancestrales chinoises, une culture minutieusement décrite avec notamment les défis oppressants auxquels font face les femmes chinoises. Et en parallèle, on vit avec Chow Ching Lie la fin d'un monde chinois féodal, la main-mise sur la Chine de Tchang Kaï-Chek et de la corruption qui l'accompagne, l'invasion japonaise et les brutalités qui en découlent, et enfin la révolution de Mao Tsé Toung.
Le roman a connu deux suites. D'abord le Concerto du fleuve jaune où Chow Ching Lie reprend le fil de son récit là où il s'est arrêté à la fin de son premier roman. Après la mort de son mari et après avoir subi des difficultés familiales, elle décide, à 28 ans, de s'embarquer pour Paris où elle est acceptée comme élève à l'académie Marguerite Long, suite aux enregistrements de piano qu'elle a pu envoyer. Elle doit d'abord laisser en Chine ses deux enfants. Elle débarque à Paris sans connaître personne et sans savoir un mot de français. Avec courage et talent, elle se fera une place tout en restant attachée à sa Chine natale dont elle suit les profondes mutations.
Ensuite, Dans la main de Bouddha où à la suite de son histoire se mêle une dimension spirituelle par son attachement à la foi bouddhiste.