Les Chevaliers d'Emeraude est une saga littéraire d'héroïc-fantasy, pièce maitresse de l'écrivaine québécoise Anne Robillard. La série a eu un très grand succès et a propulsé Anne Robillard parmi les auteurs les plus lus du genre. Le succès a poussé l'auteure à écrire une suite à l'histoire des Chevaliers d'Emeraude. Une seconde saga a alors vu le jour, Les Héritiers d'Enkidiev, toujours en 12 tomes. Puis une troisième saga a suivi, Les Chevaliers d'Antarès, encore composée de 12 tomes. Ceci fait d'Anne Robillard une auteur particulièrement prolifique, sachant que le premier tome des Chevaliers d'Emeraude est paru au Québec en 2003 et qu'elle a également écrit d'autres romans.
Les Chevaliers d'Emeraude est une série d'héroïc-fantasy captivante pour les amateurs du genre. L'écriture est assez fluide et l'action omniprésente, l'ensemble se lit facilement. On pourrait peut-être reprocher à l'auteure une approche parfois un peu superficielle, mais le monde créé compense le petit manque de profondeur des personnages.
Le premier tome, Le feu dans le ciel, permet de poser les bases de la saga. Il permet de faire connaissance avec les sept premiers chevaliers et avec Kira, qui tiendra un grand rôle tout au long de la saga. Avec les chevaliers, le lecteur découvre le continent d'Enkidiev et ses différents royaumes. On s'attache très vite au personnage de Kira, très humaine malgré ses différences physiques, et on suit ses progrès pour s'adapter à son nouvel environnement.
L'originalité de l'univers fantasy d'Anne Robillard est pour moi d'abord cette race d'hommes-insectes ennemie d'Enkidiev. D'autres espèces, vassales d'Amecareth, viendront s'ajouter, souvent imaginées comme des insectes géants de différentes races. Les Chevaliers feront aussi face à une société d'hommes-lézards et le sorcier d'Amecareth est, quant à lui, une sorte d'immense corbeau. L'auteure multiplie d'ailleurs les nouvelles races, jusqu'à imaginer des hommes-félins ainsi qu'une race d'araignées géantes pourtant amicales, pour moi peu utiles à l'intrigue.
Une autre originalité est la présence constante des dieux qui interviennent dans les affaires des hommes via leurs serviteurs immortels. Les dieux imaginés par Anne Robillard ont une existence et des défauts proches de ceux des humains, même s'ils vivent dans un univers bien différent.
Au fil des tomes, on voit évoluer les Chevaliers auxquels viendront s'ajouter des Ecuyers qui seront à leur tour adoubés et formeront de nouveaux Ecuyers. Au début de chaque tome, on a la liste des Chevaliers présents dans l'histoire, avec leurs Ecuyers, et cette liste s'allonge jusqu'à atteindre 230 chevaliers pour le dernier tome. Bien sûr, s'ils sont évoqués pour garantir un nombre suffisant de chevaliers face à la menace d'Amecareth, tous n'ont pas un rôle actif dans le récit.
On voit également progressivement grandir Kira qui prendra petit à petit sa place parmi les chevaliers.
De nouveaux personnages apparaissent aussi régulièrement, des nouveaux chevaliers bien sûr mais aussi d'autres personnages ou d'autres races qui auront un rôle plus ou moins marqué dans l'histoire. C'est pour moi une des forces de l'auteure d'avoir su créer un ensemble cohérent avec autant de personnages même si, comme dit plus haut, elle frise parfois l'excès mais cela ne nuit pas au plaisir de la lecture.
Donc malgré quelques petits défauts peut-être liés à la forte productivité de l'auteure, cela reste une excellente série d'héroïc-fantasy qui tient en haleine jusqu'au dénouement final.