Qui n'a jamais entendu parler d'Auant en emporte le vent ? Le roman, dont le titre original en anglais est Gone with the wind, a été écrit par Margaret Mitchell au début du XXe siècle, il est paru en 1936 et a reçu le prix Pulitzer en 1937. Le roman, et le film qui en a été tiré en 1939, sont parmi les plus populaires de tous les temps. Plus de dix millions d'exemplaires ont été vendus dans le monde et il a été traduit dans 18 langues.
Née en 1900 et morte en 1949, Margaret Mitchell a connu le destin, rare dans l'histoire de la littérature, d'être l'auteur d'un livre unique mais connu et aimé dans le monde entier. Elle est née à Atlanta, en Géorgie, là où se déroule l'action de son roman. Issue d'une famille sudiste passionnée par l'histoire de la Guerre civile, son enfance fut bercée par les récits héroïques de ces temps lointains. Ce n'est qu'à l'âge de dix ans qu'elle comprit soudain que les Sudistes avaient été vaincus, et cette nouvelle la bouleversa. Elle devint journaliste et connut une vie sentimentale tumultueuse, marquée par deux mariages. En 1926, elle doit quitter le journalisme suite à des problèmes de santé qui l'obligent à mener une vie plus recluse. C'est son mari qui l'incite à écrire un roman et il lui faudra dix années de travail laborieux pour mettre un point final à l'oeuvre qui la fera connaitre dans le monde entier.
Autant en emporte le vent est d'abord une fresque historique sur la société des Etats sudistes et les tragédies de la guerre de Sécession. C'est une fresque colossale riche de nombreux personnages, on entre dans le quotidien des familles qui ont vu leur univers s'écrouler suite à la guerre puis aux conséquences de la défaite. Scarlett, l'héroïne du roman, s'avère une figure féminine forte et attachante, et on craque toutes un peu pour le beau Rhett.
J'ai déjà lu le roman plusieurs fois et toujours avec le même plaisir. C'est d'abord pour le contexte historique d'une époque fascinante, mais aussi pour cette force de l'héroïne, qui parvient à se relever malgré qu'elle a tout perdu, qui parvient également à transgresser les rigides coutumes sociales de son époque afin d'atteindre ses objectifs.
Autant en emporte le vent a été adapté en film par le réalisateur Victor Fleming en 1939. En 1940, le film a reçu 10 oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Malgré sa durée inhabituelle de 243 minutes, le film serait le plus gros succès de l'histoire du cinéma.
Après un casting intense avec 1400 actrices entendues, c'est l'actrice anglaise Vivien Leigh qui fut choisie pour incarner Scarlett O'Hara. Le nom de Clark Gable pour interpréter Rhett Butler s'imposa lui très vite. Il est impossible maintenant de ne pas associer les visages des deux acteurs aux héros du roman, tant leurs interprétations magistrales ont donné vie à ces amants légendaires. On peut aussi citer l'actrice Olivia de Havilland qui interprète la douce Mélanie Hamilton et qui apparait aujourd'hui comme l'une des dernières légendes en vie de l'âge d'or d'Hollywood, à 103 ans. Ashley Wilkes est interprété par Leslie Howard qui meurt peu de temps après durant la seconde guerre mondiale, pendant laquelle il était retourné au Royaume-Uni pour participer à l'effort de guerre. On peut aussi citer Hattie McDaniel qui campe la Mama noire de Scarlett, rôle qui lui vaudra d'être la première femme noire à recevoir un oscar, celui du meilleur second rôle féminin.
Le film est un chef d'oeuvre tant par la qualité des rôles que par le soin mis à la reconstitution. Pour moi, il n'a pas pris une ride, et je ne suis pourtant pas adepte des vieux films hollywoodien en général, mais celui-là fait exception. Les costumes et les décors sont de toute beauté, et l'incendie d'Atlanta notamment est reconnue comme une scène majeure du cinéma par la qualité de sa reconstitution. L'interprétation de Vivien Leigh est magistrale et montre l'évolution de Scarlett d'une jeune fille gâtée du Sud vers une femme qui traverse les épreuves avec force mais aussi un mélange de générosité, de dureté et de maladresse. Le rôle lui a valu l'oscar de la mailleure actrice et c'est amplement justifié. La magie du 7e art à voir et revoir...